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Aix-les-Bains : Laura Meyer démocratise les soins des grands palaces

Par Laura Campisano • Publié le 31/05/22

De l’horticulture aux soins esthétiques, il y a un point commun évident : s’occuper de belles plantes, les chouchouter afin qu’elles puissent s’épanouir dans les meilleures conditions. Après avoir voyagé, découvert, et côtoyé les plus beaux palaces de la région et du monde, Laura Meyer a décidé d’en faire profiter toutes les femmes, en ouvrant à Aix-les-Bains, un institut inspiré de ces lieux luxueux, mais accessible au plus grand nombre. Rencontre avec une entrepreneuse passionnée.

A 32 ans, Laura Meyer est une chef d’entreprise épanouie, en dépit de l’aspect « couteau-suisse » que représente l’entrepreneuriat. Et pour cause, elle a non seulement créé le métier dont elle rêvait aux côtés de sa mère, mais s’est aussi aménagé un outil de travail digne des plus grands palaces, de ceux qui tutoient les étoiles et les font briller à Val d’Isère, Megève ou Courchevel, entre autres. Issue d’une famille d’hôteliers et d’artisans, la jeune femme n’a renoncé ni à ses ambitions ni aux voyages qui lui ont apporté le recul et la vision nécessaires à la concrétisation d’un projet « de luxe » en plein centre ville d’Aix-les-Bains avec plus d’une particularité. La principale, celle d’avoir amené les soins « palaces » en ville et accessibles à un public plus large, mais de l’avoir fait de manière respectueuse pour l’environnement, tant dans les cosmétiques utilisés que dans le fonctionnement de l’institut.

Un parcours parsemé d’étoiles

La jeune entrepreneuse a créé un endroit qui lui ressemble à Aix-les-Bains. Crédit Photo : MezPhotographie

Originaire de Val d’Isère, Laura Meyer a eu un véritable coup de cœur pour le bassin aixois, tout comme sa mère, Nathalie, avec laquelle elle a créé ce projet sur mesure. Dans les pas de sa grand-mère fleuriste, la jeune femme souhaite vivre entourée de roses, de pivoines et d’hortensias. C’est ainsi qu’elle se lance dans un BEP horticulture, étant la branche se rapprochant le plus du métier de fleuriste. Après deux ans de BEP et deux ans en Bac professionnel, elle s’engage dans le brevet de technicien supérieur, mais arrête en cours d’année, sans réaliser son apprentissage, la formation devenant beaucoup plus physique qu’elle ne l’imaginait. La jeune femme se tourne vers la restauration, pendant quelques temps dans une brasserie puis une boulangerie-salon de thé avant d’avoir « la » révélation : l’esthétique. « J’avais fait un rêve dans lequel je travaillais dans un SPA, sourit-elle, le lendemain matin au réveil, c’était très clair dans mon esprit, et j’ai mis ça en place. Aujourd’hui, je me sens épanouie dans ce que je fais. » 

Pour ce faire, elle a dû reprendre un cursus de formation, dont un CAP en une année de SPA praticienne thérapeute, comprenant trois mois de formation et trois mois de pratique en station de ski. C’est donc le retour à Val d’Isère, mais dans un hôtel 5 étoiles pour démarrer, puis chaque saison à Courchevel, Saint-Tropez ou encore Londres. « J’ai toujours besoin de me former, de me lancer dans des projets, reconnaît-elle, alors pour ces années, je suis allée au Canada, pour me former en massothérapie et apprendre le corps humain. J’ai accompli 450 heures en presque cinq mois de formation. C’était très positif, très rigoureux, j’ y ai découvert des techniques de massage en fonction des pathologies. » Après le Canada, Laura Meyer met le cap sur Londres, où un autre hôtel 5 étoiles l’attendait depuis six mois déjà. « J’y ai travaillé en tant que massage spécialiste, mais même si j’adore la Grande-Bretagne, ma famille et la France me manquaient. » se souvient cette fan de rock de la première heure. Après un voyage de deux mois dans un parc naturel au Costa Rica et un road-trip en Nouvelle-Zélande, Laura avait envie de se stabiliser. Et c’est de cette manière qu’Aix-les-Bains est sortie du lot.

Un lieu digne des plus grands palaces au cœur d’Aix-les-Bains

L’idée forte de Laura Meyer est d’amener l’esthétique de type palace, les prestations proposées dans des 5 étoiles, dans un institut de centre ville. « Les décors, le linge, les tables, nous avons équipé l’institut avec tout ce que l’on trouve en palace, décrit-elle, le confort est là, le cadre est là, nous avons même obtenu l’exclusivité sur 15 km avec la marque que nous utilisons, dont les représentants ont tout de suite cru à notre projet. Pendant la convention annuelle de la marque, nous avons obtenu le prix 2021 du meilleur lancement, pour avoir réalisé un ‘centre digne des plus beaux centres parisiens’, nous étions très heureuses de cette distinction. » La qualité, avant toute chose, Laura le sait, c’est de cette manière que l’on fait la différence. C’est pourquoi elle a choisi une marque française, fabriquée en France, éco-volontariste sur l’impact écologique, utilisant des contenants recyclables et des matières premières de qualité premium, sans néanmoins le label bio. « Tout le monde est ravi, s’enthousiasme Laura Meyer, on voit la différence. Chaque personne est différente, l’instant de peau n’est pas le même tout le temps, toute la journée, que l’on soit le matin ou en soirée, en hiver ou en été. Nous personnalisons le soin à 100%, car nous pouvons jongler avec ce type de produits haut de gamme, sans pour autant pratiquer des prix assassins qui sont corrects pour une marque de cette qualité. » De plus en plus d’hôtels prêtent en effet de plus en plus attention aux matières premières, au recyclage, au tri, à utiliser des produits locaux, « haut de gamme n’est pas forcément incompatible avec l’écologie » souligne Laura, « au contraire, quand on regarde la grande distribution, c’est là que l’on voit le plus de gaspillage, les choses faites pour être jetées, le suremballage. Il faut aller à l’essentiel et limiter les déchets, et l’ultra luxe est justement dénué de superflu, c’est très spartiate. Mon grand-père disait toujours ‘bon marché perd sa bourse’ et je pense qu’il avait raison. C’est un état d’esprit, et la qualité est vraiment ce qu’il y a de plus important. Nous avons une vraie volonté de bien faire, une vraie recherche de l’humain et de ce qui nous entoure. »

Pour Laura comme pour sa mère, cet univers est un plaisir, alliant un cadre agréable et une dimension humaine et empathique. C’est ce qu’elles ont voulu apporter en créant cet institut. « On avait envie d’avoir quelque chose à nous, qui nous ressemble, que l’on aime, reprend la cheffe d’entreprise, c’est un métier qui nous apporte, à nous comme aux clientes, une confiance mutuelle, elles se mettent ‘à nu’ quelque part. Et nous souhaitions vraiment pouvoir leur apporter ce petit plus. » 

Laura Meyer et sa mère, Nathalie

Volontaires, sans compter les heures ni l’absence de salaire après une année d’exploitation, une ouverture décalée de six mois, un prêt à rembourser immédiatement, dans un contexte post-Covid, les deux femmes savaient bien ce qu’impliquait une telle aventure. Aussi, quand le duo mère-fille a investi un local rue du Casino, resté dans son jus dans la pure tradition des rez-de-chaussée des anciens palaces aixois, sans fonds de commerce, il a bien fallu se faire la main, se donner les moyens de la réussite. Par exemple, la mère de Laura, qui a repris ses études à 55 ans, afin de passer son CAP esthétique à l’école Perfitte, en une année. Il n’y a pas de petits efforts. « C’était le pire moment pour le business mais le meilleur moment pour les gens, résume Laura Meyer, avec des doutes, et des angoisses perpétuelles. Dans le salariat, nous avions une bonne paie, la sécurité de l’emploi, mais nous étions aussi confrontées à une vision de managers, j’avais envie de gagner de l’argent par mes soins, pas de passer 8h par jour à faire des massages, ce qui est physiquement et énergétiquement épuisant. Pour autant, j’ai vécu des expériences très touchantes, 70% positives, 20 % négatives et 10 % bouleversantes, qui sortent du lot. Certaines personnes viennent pour se retrouver, lâcher prise, juste parler, ça fait du bien. Parfois toi aussi tu les bouleverses, c’est un véritable échange. »  L’humain prend une telle place dans l’entrepreneuriat de Laura Meyer qu’on finirait par oublier qu’il est important de rendre la structure pérenne, pour que toutes les planètes soient alignées. Leur réputation, elles la doivent surtout au bouche-à-oreille, puisqu’on a coutume de dire qu’une cliente heureuse est la meilleure des publicités. Aujourd’hui, la jeune femme est reconnaissante « des expériences humaines incroyables » qu’elle a vécues, tant au cours de ses périples au Costa Rica et à travers le monde que dans ce métier qu’elle aime passionnément. Bien entourée, pouvant compter sur sa mère co-pilote, Laura Meyer semble n’avoir qu’une idée en tête, trouver un bon rythme de croisière pour apporter les meilleurs soins à ses clientes dans un décor tout en délicatesse.

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