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Chambéry : la 35e édition du Festival du premier roman a commencé
Par Le Petit Reporter • Publié le 13/05/22
Depuis le 12 et jusqu’au 22 mai, venez vous évader pendant 10 jours pour la 35e édition du Festival du premier roman de Chambéry. Entre écoutes musicales, siestes littéraires, projections cinématographiques et rencontres avec les auteurs, le festival organisé par « Lectures Plurielles » mêle la passion de la littérature à celle de l’art et de la culture dans un événement incontournable de la cité des Ducs.
Que vous soyez un lecteur passionné ou non, il y en a pour tous les goûts. Après plus de 30 ans d’existence (il est apparu pour la première fois en 1987), le Festival du premier roman est de retour dans la cité des Ducs pour sa 35e édition, celle de 2020 ayant dû être annulée.
Ouvert à tout type de public, le festival accueille les participants autour d’un programme éclectique avec près de 40 auteurs afin de promouvoir la littérature contemporaine française mais aussi européenne, le tout par l’association des arts à la littérature.
A travers les ateliers d’écriture, les journées de réflexion, les « yoga-lectures », les expositions, les stands, les siestes littéraires, mais aussi les ateliers de traduction – en italien, allemand, anglais et espagnol – il y a de quoi faire si l’on souhaite passer du temps à Chambéry tout en découvrant les premiers ouvrages d’écrivains passionnants.
Un catalyseur de carrières prometteuses
Cette année, vous retrouverez Clara Dupont-Monod en invitée d’honneur, déjà lauréate du festival en 1999 pour son premier roman « Eova Luciole ». Devenue reporter, grand reporter puis rédactrice en chef de Marianne – entre autres – elle a de plus fait carrière à la radio en entrant dans l’équipe de La matinale de Canal+. En effet, le festival est un événement inaugural pour les auteurs mais représente pour certains les prémisses d’une carrière prometteuse. Déjà en 1993, le festival avait reçu Amélie Nothomb, lauréate pour « Hygiène de l’assassin » puis quelques années plus tard, Delphine de Vigan, pour son premier ouvrage « Jours sans faim ». Cette année, ce sont 23 lauréats choisis parmi plus de 3 000 lecteurs membres de l’association « Lectures Plurielles » qui ont été sélectionnés pour présenter leur premier ouvrage. Il y aura aussi neuf auteurs invités (hors lauréats) et trois auteurs « jeunesse ».
Déjà l’année dernière, l’édition avait rassemblé près de 6 000 spectateurs autour d’un programme organisé pour moitié en distanciel. Pour le plus grand bonheur des lecteurs, 2022 marque l’année du retour au présentiel où ils pourront échanger avec les écrivains autour de rencontres informelles telles que des petits-déjeuners, des bals littéraires et des pique-niques géants (retrouvez l’intégralité de la programmation ici). En effet, les diverses activités préparées par le festival permettent d’échanger de manière unique avec les auteurs afin de voyager au travers de leurs récits.
Un festival où les arts convergent pour appréhender la complexité et la diversité du monde
Impatient, Alain Mascaro espère partager sa philosophie de vie avec la présentation de son premier roman « Avant que le monde ne se ferme ». Retraçant l’épopée d’un jeune tzigane dresseur de chevaux né au Kirghizstan, devenu témoin du « siècle des génocides », l’auteur s’inspire de la sagesse des Tziganes et espère pouvoir la partager au festival. « Leur liberté [les tziganes, ndlr] m’inspirent. Le fait qu’ils vivent dans le présent alors que nous vivons dans une société soit angoissée par l’avenir soit sans cesse en train de ressasser le passé, les Tziganes eux sont dans le présent. C’est finalement la meilleure façon de vivre à mon sens. »
L’idée autour de cette histoire, il l’a « traînée » pendant 30 ans. En préparant un concours de nouvelles organisé par la ville de Maisons-Laffitte dont le thème portait sur « les chevaux de la gloire » – qu’il gagne avec seulement trois jours de préparation – il retient par ses recherches le nom d’un jeune Tzigane qu’il utilisera dans sa nouvelle puis par la suite, dans son roman. Ainsi, son histoire est une façon de leur donner la parole et d’évoquer une population qui a subi des « atrocités » dont on parle peu. Aujourd’hui, il les met en lumière et s’inspire de ce mode de vie. « L’errance, ça veut dire marcher ou se déplacer en laissant le hasard décider. » Pour l’occasion, vous pourrez aussi voyager avec Isabelle Gutierrez et son premier ouvrage « Ubasute », dont l’histoire porte sur une tradition japonaise du même nom, qui consiste à porter une personne âgée en endroit isolé – tel que le sommet d’une montagne – afin de la laisser mourir. Professeur de littérature et d’histoire à Grenoble, l’auteur dépeint une histoire autour de cette pratique qui amène une nouvelle façon d’appréhender notre rapport à la mort. L’idée de cette histoire est née d’une visite au musée de Grenoble, lors de l’exposition du peintre, dessinateur et graveur japonais Hokusai. Fascinée par les estampes, elle pousse ses recherches et découvre le long métrage « La balade de Narayama » du réalisateur japonais Shōhei Imamura. Un drame qui porte une réflexion sur la vieillesse en retraçant l’histoire d’Orin, une femme de soixante-dix ans devant se rendre sur le sommet de Narayama pour se laisser mourir, tel que le veut la tradition Ubasute. « Le processus d’écriture s’est fait simplement nous a confié l’auteur, puisqu’écrire est ancré en moi, comme une énergie compulsive qui jaillit ». Avec une programmation qui brise la distance entre le lecteur et l’écrivain, cette 35e édition semble prometteuse, de quoi faire pour s’inspirer, se cultiver et se nourrir d’échanges le temps de quelques jours.
Maëva Pouffier
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