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Législatives : Karine Dubouchet-Revol et Thomas Dord, prêts pour le grand saut

Par Laura Campisano • Publié le 20/05/22

Karine Dubouchet-Revol poursuit son ascension politique, sans crier gare, sans réclamer quoi que ce soit à qui que ce soit. Au contraire, elle jauge les propositions et se prépare à chaque échéance comme à une compétition de ski. La multi-médaillée en ski de vitesse, quatre fois championne du monde n’avait pas prévu de devenir une femme politique. Mais force est de constater que son profil et son parcours apportent un petit « plus » indéniable à une vie politique assez protocolaire. Accompagnée de Thomas Dord, avocat lyonnais et enfant du bassin aixois, Karine Dubouchet-Revol est sur les starting-blocks, en toute simplicité.

Cela ne faisait pas partie de son plan de carrière, plutôt orientée plein « ski ». A 50 ans, Karine Dubouchet-Revol a décroché des médailles et des titres en faisant en sorte de ne perdre ni sa personnalité, ni sa simplicité. On est venu la chercher, car elle, n’avait jamais songé à mener une vie politique. Pourtant, depuis deux ans, il semble que cette vie politique n’ait de cesse de s’accélérer. D’abord aux municipales où elle a rejoint l’équipe de Renaud Beretti à Aix-les-Bains, dont elle est adjointe aux sports, puis aux départementales, où elle a été élue en binôme avec le maire aixois et cette fois, investie par Les Républicains, soutenue par les pontes du parti, au local comme au national, pour les législatives 2022. Un sacré parcours, qu’elle mène avec concentration certes, mais sans se départir de son sourire et de sa décontraction : sans doute ce qui manque à ceux qui en rêvent depuis toujours ? C’est un peu l’avis de son suppléant, Thomas Dord, militant engagé et avocat, enthousiasmé par cette candidature.

En deux ans, une ascension politique notable

« Ça va vite, très vite, sourit la candidate je rencontre tellement de gens, j’apprends tellement de choses, moi qui débarque vraiment dans ce monde depuis deux ans. » Karine Dubouchet-Revol est à la fois lucide et assez stupéfaite de ce parcours qu’elle agrémente encore de nouvelles victoires, collectives certes, mais notables : municipales, check ! Départementales check ! législatives : investie par un poids lourd politique, le parti Les Républicains, quand bien même les dernières échéances électorales l’aient desservi. Ce n’est pas rien, surtout quand on garde à l’esprit qu’il s’agit du parti d’Hervé Gaymard, président du conseil départemental de la Savoie, lequel lui a apporté publiquement son soutien, à l’instar des autres figures de droite locales.

A ses côtés, Thomas Dord 26 ans, avocat au barreau de Lyon, n’est pas un premier venu dans la sphère politique. Discret mais actif, il a été entre 2015 et 2017, l’assistant parlementaire de la chambérienne Dominique Nachury, alors députée de la 4e circonscription du Rhône. Militant encarté chez Les Républicains, il a gardé un ancrage local grâce à la maison familiale dans l’avant-pays Savoyard, à Verthemex, partageant son temps entre Lyon et le bassin aixois. Si Karine Dubouchet-Revol a fait ses premiers pas récemment dans la sphère politique, son premier engagement à lui s’est véritablement concrétisé à l’occasion de la campagne présidentielle de 2012 pour ne plus jamais faiblir. Un parcours qui aurait très bien pu lui permettre de se présenter aux législatives, mais le choix de LR lui a semblé tout à fait judicieux « Karine est une élue d’action, de terrain, explique-t-il, quand on m’a proposé d’être son suppléant, je n’ai pas hésité une seconde. Ce n’est pas quelqu’un du sillage, elle amène une fraîcheur, par les questions qu’elle pose, sa vision de la politique. Ensemble, nous formons une équipe complémentaire, puisque je suis engagé politiquement, et que nous sommes deux têtes nouvelles soutenues par de très nombreux élus locaux avec une certaine expérience derrière nous. » Et si son patronyme sonne comme un air déjà connu, c’est qu’il est le neveu de l’ancien député-maire aixois Dominique Dord. Sans doute est-ce son sillage qui l’a amené à la chose publique, sans que cela n’altère ses propres faits d’armes. Toujours est-il que le profil retenu pour décrocher le rôle-titre est celui de Karine Dubouchet-Revol. Le parti a peut-être tiré des enseignements de la dernière campagne en choisissant un profil plus proche des gens que des appareils ? « Il y a un peu de ça dans la démarche, reconnaît Thomas Dord, nous sommes à un moment charnière pour la droite, qui a aujourd’hui le courage de prendre des profils nouveaux, contrairement à la précédente mandature législative. C’est comme ça qu’il faut travailler, repartir du socle des élus locaux, des militants, de cette manière nous réussirons à défendre les valeurs qui sont les nôtres. » « Dominique Dord me l’a dit, renchérit Karine Dubouchet-Revol, si on avait voulu quelqu’un de politique, on avait de quoi faire. Je prends ça comme une marque de confiance, une nouvelle et belle opportunité, parce que je suis différente. » 

Un profil proche des électeurs : atout majeur pour LR ?

Il faut le reconnaître, les politiciens ne sont pas en odeur de sainteté chez les électeurs, en dehors des militants de la première heure, nombreux fustigent les hommes et les femmes politiques, avant même que ces derniers n’aient eu le temps de prononcer leur première phrase ou leur première action significative. Règlements de compte, noms d’oiseaux, tout y passe. « Les gens en ont ras-le-bol, expose la candidate, ils ont du mal à se retrouver dans les partis, ils ont besoin d’une personne à laquelle ils peuvent s’identifier. Je veux être à leur écoute, à leur disposition. Ma vie est à Aix aujourd’hui, je ne changerai pas. Je ne deviendrai jamais une politicienne et n’ai pas l’intention de changer. Avec les titres que j’ai eus, je n’ai pas changé, ce n’est pas maintenant que cela va arriver. » Son investiture, elle ne l’a même pas sollicitée, mais elle l’a acceptée, prête à défendre le territoire et ses habitants, puisque tel est le challenge qui lui est proposé. « Ce sont nos priorités à Thomas et moi, représenter le territoire, œuvrer en faveur de la sécurité également. Le ski m’a appris de grandes valeurs que je retrouve chez Les Républicains. » Novice il y a encore peu, Karine Dubouchet-Revol a dû tempérer son caractère, apprenant à être d’abord en phase d’écoute au lieu de répondre du tac-au-tac, en observant ses mentors, tel Renaud Beretti, « parce que quand on est violent dans nos propos, on n’est ni écouté ni entendu » souligne-t-elle.

Soutenue par sa famille, notamment ses parents dont elle est la fille unique et ses amis, l’ancienne championne est sereine, dans ses nouveaux habits d’élue et de prétendante à la députation. Elle pour qui être adjointe était déjà une fierté, comme une marque de reconnaissance de la ville qui la soutenait en tant que sponsor sur ses compétitions. Une récompense pour cette néo élue de représenter la Savoie qu’elle qualifie de « territoire exceptionnel », ravie de la belle entente qu’elle a noué avec les clubs sportifs et qu’elle espère garder, même si en accédant à l’Assemblée nationale, elle devra rendre son écharpe d’adjointe. « Ils savent que je suis dispo, je suis au maximum à leur écoute, je veux que ça reste sur la même lignée par la suite, explique-t-elle, j’ai une vraie attache pour les clubs, et tellement de choses à faire avec eux. » Cette campagne, elle la vit comme une aventure, sans pression. « Elle la ressent moins, parce qu’elle a une vraie faculté à se préparer mentalement, souligne Thomas Dord, c’est vraiment l’atout de sa candidature. »

Le 17 mai dernier, leur candidature était déposée officiellement en préfecture de Savoie. En cas d’élection, Karine Dubouchet-Revol le sait, sa vie va changer, même si elle pourra toujours s’appuyer sur son suppléant qui se voit d’ailleurs davantage comme un coéquipier, décidé à mettre ses compétences et sa connaissance du monde politique à sa disposition. « Elle aurait pu se limiter à ce qu’elle a déjà, sourit-il, mais elle n’est pas dans cette logique, elle est au contraire très ouverte aux propositions qui lui sont faites, prête à se lancer pour les autres, au soutien de l’intérêt général. » 

Nous verrons les 12 et 19 juin si la 1ere circonscription de Savoie a été sensible à cette candidature hors des sentiers politiques.

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