article • 3 MIN

Université Savoie Mont-Blanc : des collégiens en immersion sur le campus

Par Laura Campisano • Publié le 06/05/22

Plonger dans le cœur de la vie étudiante, voilà un défi qui peut être source d’appréhension comme d’excitation chez les collégiens et lycéens, qui sans aîné pourraient croire que ce monde leur est fermé. C’est pourquoi l’association de la Fondation Etudiante pour la ville de Chambéry (AFEV) a décidé de créer la première immersion sur le campus de l’université Savoie Mont-Blanc à destination des collégiens chambériens de Louise-de-Savoie. Un grand moment de découvertes qui se veut rassurant et surtout incitatif, avec une idée force : tout le monde a sa place dans l’enseignement supérieur.

Quand on s’imagine l’université, l’enseignement supérieur en général, il est possible que cela apparaisse sous un jour effrayant, démesurément grand, peut-être trop pour nos frêles épaules de jeune en construction. Certains peuvent se reposer sur le grand frère, le cousin, la grande sœur expérimentée qui a déjà arpenté les couloirs d’une fac et usé ses jeans sur les bancs des amphi. D’autres n’ont pas cette chance et risquent peut-être de passer à côté, avec l’idée préconçue du « c’est pas pour moi ». C’est à cela qu’a décidé de s’attaquer l’AFEV, en emmenant en bus une trentaine de collégiens à la fois à l’USMB. Au programme, découverte des lieux emblématiques de la vie étudiante et jeu de piste sur le campus.

Découvrir le campus et dissiper les peurs liées à la vie étudiante

L’idée est de véritablement découvrir la vie étudiante et de se débarrasser des fantasmes qui y sont liés, en dissipant au maximum les peurs que peut susciter un changement d’environnement aussi radical. Car si chaque changement de niveau scolaire charrie son lot de questions, de la primaire au collège, du collège au lycée, l’arrivée sur un campus universitaire est un véritable changement de vie, de l’adolescence à l’âge pré-adulte. « Notre objectif est de briser les stéréotypes de la vie étudiante, expose Clarisse Hélie, déléguée territoriale de l’AFEV à Chambéry, ce sont des savoirs » chauds « transmis le plus souvent en famille, mais ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde. Nous souhaitons valoriser les parcours et proposer aux collégiens des échanges avec leurs pairs, c’est notre marque de fabrique à l’AFEV. Quand on n’est pas encore étudiant, on ne sait pas nécessairement comment se rendre sur un campus, ni que l’on peut travailler à côté de ses études, de quelle manière s’organiser. Pour certains étudiants, cela n’est même pas envisagé, pour certains jeunes, ce sont les études supérieures qui ne le sont pas. » souligne-t-elle.

C’est la raison pour laquelle les collégiens de l’établissement Louise-de-Savoie vont pouvoir créer des échanges avec les étudiants présents sur le campus de l’Université Savoie Mont-Blanc, et pour certains d’entre eux, ce sera une grande première. « Ils pourront voir que les étudiants leur ressemblent, reprend Clarisse Hélie, les choses changent très vite et ces échanges sont très enrichissants. »  Accompagnés de jeunes en service civiques au sein de l’association AFEV, les rencontres et échanges entre les différentes générations devraient en effet être plus que bénéfiques.

Jeu de piste sur le campus, B.U, cafèt’ et R.U au programme

Suivant le dispositif des « cordées de la réussite » mis en place par le rectorat de Grenoble, des actions du même type seront organisées par l’AFEV Grenoble dans deux établissements de Maurienne, un collège et un lycée, avec les mêmes ateliers. « C’est une mission de l’AFEV depuis 30 ans que d’accompagner les jeunes et les étudiants des quartiers populaires, notamment pour faire en sorte de créer des liens entre deux jeunesses qui ne se côtoient pas le plus souvent, détaille Clarisse Hélie, en Maurienne, c’est la même problématique que dans les quartiers populaires, après le lycée, de nombreux jeunes ne veulent pas partir, par peur, c’est » l’effet de vallée «. Nous avons la chance en Savoie d’avoir une politique départementale en matière de jeunesse qui tourne autour de la citoyenneté, de l’engagement. Avec ce dispositif de » cordée « le lycée Monge a encordé le collège Louise-de-Savoie, ce qui permet de démocratiser l’enseignement supérieur. » 

Gênée par le Covid l’an dernier, l’immersion n’a pu avoir lieu, et c’est un fait que l’expérimentation en « réel », le fait pour les collégiens de se mettre dans la peau des étudiants est inégalable. Rien de tel que de se faire sa propre expérience. C’est ainsi qu’ils iront visiter la fameuse bibliothèque universitaire (BU) et la cafétéria du campus, un vrai projet d’ampleur pour l’équipe sur place qui fait équipe avec l’USMB. Grâce à l’aide du CLOUS (le CROUS local) les jeunes pourront également se restaurer au restaurant universitaire (ou Ru), tant d’acronymes emblématiques de la vie étudiante. Une mini-conférence leur sera proposée, ainsi qu’une intervention du service vie étudiante de l’université. Ensuite, c’est un jeu de piste, créé par les volontaires sur tablettes, qui les occupera l’après-midi avec la recherche de QR codes sur le campus. « Ils devront chercher des informations, demander des renseignements aux étudiants, sourit Clarisse Hélie, ils découvriront la salle de sports, visiteront une chambre du CROUS, avant de retourner au collège. Chaque collégien aura en sa possession un carnet de bord sur lequel il pourra noter des éléments. Certains d’entre eux sont ambassadeurs de cette immersion et interviendront en classe avec les services civiques, de cette manière ils pourront transmettre ce qu’ils ont vu et appris aux autres élèves. » 

Un événement qui sera nécessairement reconduit avec d’autres classes, d’autres établissements, l’AFEV ayant déjà reçu une demande d’autres établissements, notamment un lycée coté du centre-ville de Chambéry « étiqueté prestigieux, certains jeunes ne se sentent pas d’aller dans ce lycée, et notre mission est de leur montrer qu’il est ouvert à tous. »  Déjà en juin, d’autres collégiens de Louise-de-Savoie retourneront, sur le même format, sur le campus, ce qui devrait faciliter l’ouverture de ces jeunes sur  l’extérieur, leur permettre de réfléchir à ce nouvel environnement, et créer de nouveaux modèles positifs. Restera ensuite à l’AFEV à convaincre aussi les parents, comme cela se fait déjà à Grenoble, sur un temps dédié, afin là aussi, de faire tomber d’autres barrières, d’autres croyances.

Tous les commentaires

0 commentaire

Commenter