Aix-les-Bains : la culture en grandes pompes

Monsieur Ribadier a trouvé la technique : en hypnotisant sa femme lors de ses escapades adultérines, il se garde de tout soupçon lorsque celle-ci se réveille. Jusqu’au jour où il confie – sans le savoir – son petit secret à l’amant de sa femme… C’est tout un système que l’ami Ribadier a mis en place, c’est tout un monde qui va s’effondrer à coups de quiproquos comme seul Georges Feydeau sait les proposer. Écrite en 1892, cette pièce, si elle n’est pas la plus connue de son auteur, n’en a pas moins eu un joli succès d’estime. Le public aixois pourra le mesurer le 14 janvier 2023.

Pourquoi en parler si tôt, alors ? Parce que l’infortuné Ribadier est interprété par Patrick Chesnais, parrain de la saison culturelle à venir et déjà auteur d’une masterclass sur le cinéma il y a plusieurs semaines, invité par l’ADCA. « J’y ai pris beaucoup de plaisir, Aix est une ville qui a beaucoup de charme, où on s’arrêtait avec mes parents lorsque nous allions en Italie », expliquait l’intéressé, avant de développer son attrait pour ce personnage « déjanté » de Ribadier. « C’est du Feydeau, une bombe atomique de rires, écrite par une personne malheureuse dans la vie. Du théâtre de vaudeville à l’état pur. Je me suis amusé à l’interpréter et il est rare que je dise cela ».

Le théâtre en travaux de juin à octobre

Dans un théâtre du Casino assez peu rempli et un poil étouffant – « la ventilation n’est programmée que le lendemain » , souriait Renaud Beretti – le public a pu découvrir une riche saison culturelle faite d’humour, de classiques du théâtre, de scène locale, comme aux plus belles heures d’avant Covid, « qu’il ne faut pas oublier pour mesurer quel manque ça a été pour nous tous ». Il s’agissait également de la dernière soirée dans cet historique théâtre attenant au casino avant travaux. « Entre fin juin et octobre, nous allons revoir les normes de sécurité et électriques et allons redonner à ce lieu son aspect d’origine ». Finies les teintes rouges passées, la salle sera désormais parée d’un blanc ivoire, parsemé de dorures. Il accueillera alors les premiers spectacles d’une saison dense.

Avec Thomas Ngijol, Laura Laune, Sellig, Fabrice Eboué, Tanguy Pastureau, Marc-Antoine Le Bret côté humour, Victoria Abril, Pierre Arditi, Evelyne Bouix, Lionel Astier, Jean-Pierre Castaldi, Stéphane Plaza, Valérie Mairesse, Pierre Perret, Bernard Werber, Marie Fugain, Christian Vadim, au hasard des planches… Le ballet national ukrainien sera, comme un symbole, sur la scène du centre des congrès le 24 janvier tandis qu’Oldelaf et Arnaud Joyet traqueront les nazis le 23 février. « C’est ce qui fait la différence avec les villes voisines, la variété, ça colle à notre histoire, se réjouissait Renaud Beretti. Notre programmation est un antidote à l’époque que nous vivons. On n’arrête pas, dans cette ville, une petite ville à taille humaine ».

Cette taille humaine se traduit par l’espace accordé à la scène locale, toujours plus dense, elle aussi, de la Biennale Charles-Dullin au Prénom, par Art Sens, de l’Inattendu par la Cie Act by Act aux Arts, mes citoyens par Mouxy Mélody avec la participation de Barrueco. Le Grenier de la chanson, l’orchestre d’harmonie, les musiciens des Marais et Deva seront de la partie… De tout pour faire un grand monde…