Chambéry : « prendre soin de la société », une série qui s’écoute à CinéMalraux

C’est une véritable enquête de terrain qui a donné lieu à la réalisation de une série audio de six épisodes : dix personnes, toutes différentes avec en commun l’envie de sonder le monde qui les entoure et comprendre qui prend soin et comment ? De soi, des siens, de son quartier, de sa ville, de sa planète, toutes les situations ont été explorées, en rencontrant des soignants, des assistantes sociales, des professionnels ou des bénévoles, des aidants à domicile, en bref, chaque épisode reflète une vision claire de la réalité du terrain. Lancée en public depuis CinéMalraux à la Base le 17 juin, puis sur RCF Savoie, et enfin sur le site Aequitaz, cette série audio est une exploration de notre société, sans fard mais réalisée avec beaucoup de bienveillance.

Envie d’aller explorer les activités essentielles

Au détour des confinements successifs, la question s’est posée dans la société et au sein du groupe « boussole » quelles activités étaient essentielles et lesquelles ne l’étaient pas. Et c’est de là qu’a démarré cette envie d’exploration, cette enquête de terrain. « Un des membres du groupe a dit un jour ‘on décide à notre place ce qui est essentiel ou pas, raconte Marion Ducasse, et c’est ce qui a créé le déclic, l’envie de mener l’enquête pour découvrir les activités essentielles, pour aller à la rencontre de cette action de prendre soin. Ce peut être prendre soin de soi, de ses proches, de son quartier comme de la planète et du vivant. Chacun dans le groupe s’est alors prêté à l’exercice de chercher qui lui venait à l’esprit : ce voisin hyper investi dans le quartier, cet ami dans une association caritative, etc.. C’est au travers de tous ces cercles de personnes engagées, dont c’était le métier, ou encore dont c’était le quotidien, que nous avons récolté de la matière pour créer cette série audio. » Grâce à leur enquête, ce sont 17 entretiens qui ont été réalisés, et desquels est émergée l’idée de créer un podcast. C’est là qu’intervient Jeanne Basset, qui par ses compétences techniques a pu apporter l’aide nécessaire à la réalisation d’une matière construite, sur la base des témoignages recueillis. Six épisodes de douze minutes, dont le dernier a été enregistré dans les studios de RCF Savoie, chacun explorant sa thématique propre et « issu d’une écriture collective au sein du groupe, même si c’est ma voix que l’on entend sur la bande, comme un fil rouge du podcast, avec des extraits d’entretiens » souligne Marion Ducasse, « nous avons écouté les extraits ensemble, avec Jeanne également, et construit les propos des épisodes avec ce qui résonnait en nous dans ce que l’on entendait. » 

Des citoyens qui se questionnent sur la société

Tout le sel de cette initiative repose sur le collectif « boussole »qui en est à l’origine et a réussi, avant l’été, à produire cette série d’épisodes interrogeant la société, par des citoyens dont la diversité a permis de sonder véritablement ces métiers du soin, dans quelles conditions ils étaient exercés, ce qui donne une vraie photographie de la réalité de la société. « Certains témoignages ne sont pas reluisants, reprend Marion Ducasse, et d’une certaine manière, on en retire une certaine fierté car on met le doigt sur des choses qui ne sont pas » ok « dans notre société. Il y a un véritable élan, doublé d’un effet de surprise dans ces six épisodes, ce n’était pas notre projet de départ, toujours est-il que cela soulève l’idée de vouloir une nouvelle société, de vouloir la créer. Il y a un réel potentiel, dans cette série dont on pourrait tirer des outils de plaidoyers sur pas mal de sujets, comme la reconnaissance du bénévolat. Les aidants familiaux font le choix d’aider leurs proches, ils acceptent de vivre dans la pauvreté pour se dédier à eux, et pourtant le regard que la société porte sur eux, la place qui leur est faite est encore marginale. C’est un sujet qui nous tient à cœur, dans l’association Aequitaz. » 

Une série essentielle donc, pour explorer de quelle manière le bien que l’on fait, le soin que l’on donne est valorisé et pour s’interroger sur la société que l’on souhaite incarner au présent et à l’avenir, à découvrir en intégralité le 17 juin prochain, dans un endroit qui fait sens, comme la solidarité par exemple : la Base.