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La Ravoire : le collège Edmond-Rostand déplacé plutôt que réhabilité

Par Jérôme Bois • Publié le 30/06/22

C’est l’un des enseignements de la dernière séance du conseil municipal du 27 juin, le collège Edmond-Rostand sera reconstruit sur un secteur à définir. Seule certitude, garantie par le département ayant en charge la compétence de la gestion des collèges, il restera sur la commune de La Ravoire. Plus grand que l’actuel, il accueillera, outre les élèves de Saint-Baldoph, ceux de Saint-Jeoire et de Challes-les-Eaux. Reste à trouver un terrain d’accueil.

Au départ, il y avait cette question de Yannick Boireaud (Ecoexistons à La Ravoire), alors que s’achevait la discussion autour de la Zac Valmar : le collège Rostand, « qu’allons-nous en faire ? Y’aura-t-il une concertation pour le déplacer comme vous l’aviez fait pour la médiathèque ou la place de l’Hôtel-de-ville ? La population va-t-elle être consultée ? » Parce que l’avenir du collège est plus que jamais dans les têtes, déjà parce que l’établissement fait son âge et parce qu’il est au cœur de Valmar.

Accueillir les élèves de 4 des 5 communes du canton

Le 31 janvier dernier, le débat d’orientation budgétaire battait son plein et la question du collège était revenue car la ville était alors en négociation avec le département* « pour qu’il soit reconstruit à neuf » , disait Alexandre Gennaro. Et ça tombait plutôt bien car « la volonté du département est de construire un nouvel établissement susceptible d’accueillir les jeunes de quatre des cinq communes du canton » , à savoir Challes-les-Eaux et Saint-Jeoire, en plus de Saint-Baldoph et de, bien évidemment, La Ravoire. « L’idée est de désenclaver Barby qui est saturé. Un collège neuf répondant aux exigences environnementales 2040 ». Un changement de cap qui tient compte des normes environnementales nouvelles (lire plus bas) car sa restructuration avait d’abord été étudiée, soupirait Frédéric Bret, ancien conseiller départemental…

Alors non, il n’y aura pas de concertation, rappelait le maire ravoirien, le 27 juin, « ce n’est pas la commune qui décide, nous ne sommes ni propriétaire du bâtiment ni du foncier mais une chose est sûre, il restera à La Ravoire » , c’est déjà une bonne nouvelle en soi même si elle reste officieuse. « Par contre, il n’y aura pas de restructuration car un collège ancien ne correspond aux préconisations du décret tertiaire » dont l’objectif est d’accélérer l’aménagement du territoire et surtout de diminuer la consommation énergétique des parcs tertiaires français d’au moins -40% dès 2030, -50% en 2040 et -60% en 2050**.

Ce sera aux Massettes

Ainsi donc, Edmond-Rostand – vieux et amianté – déménagera, reste à trouver où. Deux possibilités s’offrent au département dont une plus que l’autre, le Roc noir, qui n’est pas classé en zone UGe (zone à vocation d’activités tertiaires) donc à exclure et le terrain des Massettes – plaine des sports, un simple déplacement sur le terrain de rugby en face étant à exclure. L’actuel bâtiment étant implanté sur une emprise d’un hectare, « le déménagement devra se faire aux Massettes ou dans une autre commune ». Seulement, il faudra créer des accès à ce site « à la position centrale stratégique » pour l’acheminement de près de 600 élèves (ils sont 401 aujourd’hui). « La centralité du tènement des Massettes est idéale, Challes est à 5 mn en bus, Saint-Baldoph et le centre-ville de La Ravoire aussi, et Saint-Jeoire, à 8mn. Ca va réduire les déplacements pour les collégiens du canton » mais son implantation à cet endroit ne sera pas indolore et une étude d’impact sera ainsi nécessaire de même qu’il faudra « recadrer le plan pluri annuel d’investissements (PPI) pour envisager le financement d’un nouveau gymnase » , indiquait Alexandre Gennaro fin janvier, autre condition indispensable à la création d’un établissement neuf, un équipement dont le coût moyen est estimé à 3 millions d’euros et que le département ne pourra pas financer en dehors d’une éventuelle participation via un fonds de concours.

Tout semble se mettre en place pour l’apparition d’un nouveau collège sur la commune, ce qui a eu le don de surprendre Frédéric Bret, qui avait participé au vote de la restructuration du vieux bâtiment***. « Faire demi-tour, pourquoi pas mais il faut trouver le terrain, il faut une offre, une délimitation, une superficie, il faut discuter, concerter sur le nouveau lieu d’accueil ». Déjà il y a 5 mois, il s’étonnait : « C’est un choix politique. Déplacer un collège, c’est inclure qu’il faut discuter mobilités, sécurité, études d’impact… » On aura le temps d’en reparler.

* Le département de Savoie gère aujourd’hui 38 collèges. Parmi les travaux à faire ou en cours, il doit améliorer la performance thermique des bâtiment et poursuivre le désamiantage, la mise en sécurité et l’accessibilité tous publics.

 

** Sont concernés tous les bâtiments ou locaux d’activité à usage tertiaire et dont la surface d’exploitation est supérieure ou égale à 1 000 m2.

 

*** L’ancien maire s’est fendu, peu après la séance, d’un laïus très critique sur les explications qui venaient d’être données sur le futur collège, qu’il qualifie de « bel exercice politique pour annoncer que le Département a derechef acté un déménagement pur et simple pour un collège flambant neuf. Et hop, à la poubelle les 13 millions d’euros votés en 2016 pour la reconstruction sur site avec le lot d’études déjà réalisées et présentées aux enseignants en parfait accord avec le plan de la ZAC du centre-ville ».

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