article • 2 MIN

Le « Morocco expo Aix-les-Bains », pour bâtir un pont entre deux rives

Par Jérôme Bois • Publié le 23/06/22

L’histoire a lié à jamais le Maroc à la cité thermale, ce n’est qu’évidence si Aix-les-Bains accueille ces journées du Maroc, recevant au passage de nombreux officiels pour le forum économique du 1er juillet au casino Grand-Cercle. Gros plan sur un événement tel que la ville n’en avait connu depuis 2016, 17 jours dédiés à la tradition, la culture et l’économie marocaines.

Entre Aix et le Maroc, un pont, bâti voici 67 ans et depuis, une relation qui dure… Le 22 août 1955 s’ouvraient les entretiens franco-marocains, des conversations entre un comité de cinq ministres français et des représentants français au Maroc, des délégués de partis nationalistes et de personnalités politiques chérifienne, devant faire passer le Maroc du statut d’état protégé à celui d’état indépendant*. Les discussions sont houleuses, elles aboutissent néanmoins à plusieurs conclusions : obtenir le départ du sultan Ben Arafa, former un gouvernement marocain et installer un conseil du trône… Le 1er octobre suivant, le gouvernement français annoncera officiellement vouloir conduire le Maroc vers le statut d’état souverain, avec le retour d’exil de Mohamed V. Un an plus tard, le pays obtiendra son indépendance. Si les avis divergent sur l’influence qu’a pu avoir cette conférence aixoise sur la destinée du pays, il n’en demeure pas moins que les liens entre la ville et l’état maghrébin sont forts. Et au pays, la ville savoyarde est toujours scrutée avec attention.

Mohamed Es Slassi et Mustafa Bouhnik

Pour les 50 ans de ces négociations, en 2005, le Maroc avait offert une fontaine à la ville, inaugurée par la princesse Lalla Hasna, dans le parc de Verdure, là où précisément se tiendront ces journées marocaines, du 24 juin au 10 juillet, le « Morocco expo Aix-les-Bains ». A cheval entre le festival du cinéma français (qui se clôture le 25 juin) et Musilac (dont le before, le 5 juillet doit avoir lieu sur le théâtre de Verdure), ce qui a eu le don de compliquer la mise en place du village. « Les services de sécurité nous recommandaient de tout démonter pour le 5 et de tout remonter derrière. Impossible, il y a des artisans, qui vendent des produits périssables. Nous avons proposé de ne démonter que la partie restauration et de conserver les tentes dédiées aux artisans, ça laissait un large passage » , résume Mohamed Es Slassi, président de l’association des Marocains du bassin aixois, organisatrice de l’événement. « On nous avait aussi proposé de ne commencer l’exposition que le 27 juin, auquel cas nous aurions tout simplement tout annulé. Ça s’est joué grâce à la bonne volonté de toutes les parties, indique-t-il. Je pense enfin que le fait d’être à cheval sur deux grands événements locaux est un atout plus qu’une gêne ». Le problème de la sécurité évacuée, ne reste plus qu’à pénétrer les lieux.

« Nous sommes en plein renouveau »

« Ce que nous souhaitons, à travers ces 17 jours, c’est le rapprochement de deux cultures, entre deux les rives de la Méditerranée, poursuit Mohamed Es Slassi, nous voulons faire connaître l’autre. Aix a une histoire avec le Maroc, ce genre d’événement ne peut se faire qu’ici, c’est la ville la plus évidente. Le Maroc n’est plus un pays sous-développé, nous avons énormément progressé sur le plan automobile, dans le secteur de l’aéronautique. Nous sommes les portes de l’Afrique, le tout premier investisseur de l’ouest du continent. Nous sommes en plein renouveau ».

Un pays où les trois principales religions monothéistes cohabitent, un pays « qui a beaucoup changé et qui s’est ouvert au monde ». Forcément, il y sera question d’artisanat, de culture, de produits divers, de gastronomie… Les trésors d’outre-mer, à portée de main. « On trouvera des poteries, de la ferronnerie, des tapis, des cuirs, des cosmétiques à base d’argan, des produits du terroir… Tout cela proposé par des commerçants venus du Maroc » , salive déjà Mohamed Es Slassi. Un chef marocain sera également présent, venu tout droit de Ouarzazate, couscous, tajine et peut-être même méchoui au menu.

Mais le moment fort de cette (grosse) quinzaine sera bien évidemment le forum économique, et la liste des convives est des plus épaisses : des chefs d’entreprise marocains, le président de la CCIS de Rabat Salé Kénitra, Abdellah Abbad, le maire de Tanger, Mounir Laymouri, le 1er adjoint au maire de Rabat, Aziz Loumini, des représentants de la presse marocaine, RT Maroc, la télévision locale, le ministre du commerce du Congo, Alphonse Claude N’silou, « pour signer un partenariat avec la CCIS de Rabat » … Tout cela sur la seule journée du 1er juillet, au Casino. Les enjeux sont de taille.

L’association des Marocains du bassin aixois, en charge de l’organisation avec la société Decoma Event, spécialisée dans l’organisation d’événements professionnels avait à cœur de faire travailler le petit commerce local grâce à la fois aux exposants mais aussi aux visiteurs qu’ils espèrent nombreux durant ces 17 jours qui reviendront chaque année puisque la manifestation sera désormais annuelle. Rendez-vous sur le parc de Verdure, autour de la fontaine dont on n’a plus à vanter les charmes…

* Lire « le statut international du Maroc depuis 1955 », d’ André de Labaudère.

Un safari pour 2023 ?

L’association des Marocains du bassin aixois envisage, pour fêter l’indépendance du Maroc, le 18 novembre, d’organiser un safari entre Aix et la ville de Dahkla, dans le sud du Maroc. Un raid en voiture propre. « Il nous faut au moins 60 personnes pour pouvoir le faire » , indique le président Es Slassi. Un grand projet qui sera ouvert à tous. A suivre…

Tous les commentaires

2 commentaires

Lili

24/06/2022 à 09:40

Bonjour,
Peut-on avoir un programme plus détaillé svp ?
Merci !

Répondre

Jérôme Bois

24/06/2022 à 15:57

Bonjour, il n'y a pas de programme plus détaillé en général puisqu'il s'agit d'un village avec différents commerces.

Répondre

Yves REYNAUD

01/07/2022 à 15:45

Oui pas de programme mais les horaires seraient les bienvenus

Répondre

Commenter