Chambéry : un quinquennat artistique signé Matt B dévoilé à l’espace Malraux

On l’a connu foisonnant, coloré, labyrinthique, complexe… Il a épuré son style, désormais, comme apaisé. « C’était compliqué dans ma tête, sourit-il, avant, mes toiles étaient complexes, les traits s’entremêlaient, comme un pied de nez à mes pensées ». Depuis, « avec l’âge, je fais la part des choses, je ressens plus de simplicité dans ma réflexion. J’avais envie d’aboutir à un travail qui me demandait moins d’influx ».

La pensée débordante, en arborescence a fini par l’user, comme rattrapé par un besoin de sobriété et de dépouillement. « C’était nécessaire, à la fois pour me sentir bien et pour ne pas me répéter. La peinture a toujours été un guide pour comprendre ma place dans le monde, insiste Matt B. Et depuis 20 ans que je peins, ça se passe mieux ». Comme si l’art était la représentation concrète de son jardin secret, l’intitulé de cette exposition : « C’est un peu tout ce qui se passe dans ma tête, chaque œuvre traduit un état d’esprit, un mood, souvent lié à des émotions. Et autour de chaque œuvre, j’ai toujours une histoire à raconter ». Et il ne s’en privera pas lorsqu’il viendra, au hasard des jours, à Malraux d’ici au 17 novembre.

L’expo de cinq ans de travail et d’évolution

Ces cinq dernières années ont été le terreau de son évolution artistique, autour de trois techniques, la peinture, le monotype et le dessin, « que j’aborde avec le tracé à main levée, de façon assumée. J’utilise le monotype, qui est un procédé d’impression sans gravure et bien sûr la peinture Je joue avec ces techniques autour du tracé le plus simple voire parfois le plus cubique. Et c’est cela que je vais présenter, à Malraux, à compter du 27 octobre, le fruit du travail de ces cinq dernières années ». On ne se refait pas, Matt ne peut se résoudre à se fixer sur une technique alors il jongle, change au gré de ses envies même si les sujets demeurent invariablement la figure et le portrait.

Sur ces cinq années, une a été particulière et si de manière générale, on a pu apprécier, lors du confinement de 2020, une réelle volonté de créer chez de nombreux artistes, Matt B, lui, a préféré poser les pinceaux, ranger les toiles et se recentrer sur sa famille. « Je n’avais plus l’esprit à créer, je suis resté en famille, me suis simplifié la vie, en fait. Pendant toute une période, je produisais de façon mécanique ; avec le Covid, j’ai lâché du lest et même si j’ai toujours cette propension à » devoir «, j’essaie de ne plus me forcer. Je produis plus quand j’ai envie, je laisse l’instinct agir ». Même s’il en convient, « il est très compliqué de mêler métier et passion. Parfois, j’avoue même vouloir avoir un métier à côté pour ne produire que par plaisir et non plus par nécessité ».

Jeudi 27 octobre, à l’espace Malraux dont il ornera les cimaises pour la première fois, Matt B nous parlera de cela, son évolution, ses réflexions, ses ressentis. « Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait d’exposition de cette ampleur, longtemps, même, que je n’avais exposé à Chambéry » dit-il à propos d’une expo déjà présentée à Colmar, en juin dernier. A l’occasion du vernissage, le 28 octobre à partir de 18h, il sera accompagné d’un musicien, Captain XXI, « un artiste au rayonnement national, travaillant dans le bassin aixois et avec qui j’ai l’habitude de réaliser des performances de peinture ».

Il ne vous reste plus qu’à venir découvrir les « Jardins secrets » de Matt B, à l’espace Malraux, du 27 octobre au 17 novembre 2022.