Au royaume des canalisations bouchées et des mauvaises odeurs, les boules puantes sont reines… A Reconquête ! Savoie, l’imminence d’un festival désormais installé au local comme au national devait sans doute coïncider avec ce besoin farouche d’extérioriser le trop plein d’émotions généré par l’affaire de l’Ocean Viking, ce frêle esquif peuplé de migrants venu s’échouer la semaine passée sur la rade de Giens au plus fort d’une tempête politico-médiatique. Sincèrement, on ne l’a pas vu venir, ce communiqué du 16 novembre…
« Du 12 novembre au 4 décembre, le festival Migrant’scène se déroulera à Chambéry, introduisait le responsable départemental de Reconquête !, l’occasion pour la doxa officielle, accompagnée de toute la cohorte des médias immigrationnistes, de valoriser la figure idéalisée du migrant, chance pour la France, bienfait pour l’humanité et progrès inexorable du XXIe siècle ». Ça partait fort et d’emblée, je pressens l’assimilation de ce jeune titre, le Petit Reporter, à ces médias immigrationnistes chaudement réprimandés par l’intéressé mais qu’importe. A peine l’encre des premiers mots séchée que l’on se doutait de la suite.
Il faut dire que le migrant est de saison, très tendance automne-hiver 2022/2023. A défaut de se les arracher dans les faits – la guéguerre italo-française valait son pesant de dignité -, les people du monde entier s’arrachent le concept, à tel point qu’Elle magazine aurait volontiers pu en faire sa Une avec, en double page, une tribune signée par tout un cheptel d’artistes humanistes salonards faisant la leçon à la France et l’enjoignant à accueillir derechef ces 234 migrants qui menaçaient de s’échouer en mer et de faire monter le niveau des eaux (et dont la moitié s’est vue refuser l’entrée en France). L’affaire de l’Ocean Viking a marqué l’actualité, les esprits autant qu’elle a chamboulé la géopolitique européenne. Les partis politiques français se sont rués sur l’aubaine pour y aller de leur haine de l’autre pour les uns, de leur humanisme en carton pour les autres, dans un concert de faux bons sentiments d’où fleurait une vraie mauvaise odeur…
Et puis, voilà que le festival Migrant’scene, le bien nommé, débarquait dans la cité chambérienne le 12 novembre dernier et ce jusqu’au 4 décembre… La chose ne pouvait pas ne pas être récupérée de la façon la plus innommable qui soit, ça allait de soi. Se servir d’un festival faisant pleinement partie de la programmation culturelle annuelle pour faire de la basse politique semblait totalement indécent, Reconquête l’a fait, à travers ce communiqué hors sol diffusé le 16 novembre. Son responsable local y versait, par sa plume trempée dans l’acide, dans la haine la plus cristalline avec un aplomb assez désarmant. « Nous pouvons nous questionner sur l’intérêt d’ouvrir toujours plus nos frontières à l’immigration dans un pays où des pans entiers du territoire national se défrancisent, où la paupérisation touche massivement les Français et où le simple fait de pouvoir se chauffer en hiver et manger correctement jusqu’à la fin du mois devient une difficulté pour de plus en plus de nos concitoyens. Nous ajouterons que l’islamisation, le communautarisme et la part non négligeable d’étrangers prenant part à la violence que subit notre pays ne fait qu’appuyer la criminelle naïveté, bien que sincère pour la plupart, des associations et groupements pro-migrants ». Tout le lexique y est : défrancisation, communautarisme, immigration, islamisation, violence, criminelle… le bon Français menacé par l’étranger, le grand remplacement qui perle… Et ce n’est pas fini ! « La récente actualité de l’Océan Viking démontre l’instrumentalisation de la misère en Afrique et la collusion des ONG avec des filières criminelles de traite humaine et de passeurs. Nous devrions nous questionner sur la pertinence de ces ONG qui récupèrent ces clandestins aux abords de l’Afrique du Nord et viennent les transporter à plus de 1 000 km dans des ports français plutôt que dans les ports d’Afrique du nord, beaucoup plus proches ». Ou quand un simple festival mettant depuis plusieurs années en lumière la question des migrations dans toutes ses dimensions, y compris culturelles et solidaires, se retrouve bien malgré lui éclairé par une flamme bien moyenâgeuse, sous couvert de dénonciation du système, opaque, des passeurs et de ceux qui le financent. « Ceci est clairement une invasion organisée par l’appui de forces gouvernementales, économiques et associatives, au détriment des Français et causant toujours plus de misère et de souffrance. Avec Eric Zemmour et le mouvement Reconquête !, nous proposons l’arrêt immédiat de l’immigration » conclut-il.
Mais alors, en définitive, et le festival dans tout ça ? Ben rien. Juste un prétexte opportuniste au déversement sans vergogne d’une peur et d’un rejet de tout ce qui nous est étranger. Et Migrant’scene de devenir le marchepied de cette idéologie malsaine faisant du migrant l’inspirateur de cette promesse d’invasion massive, rien que ça ! Avec face à lui, Zemmour dans le rôle du preux chevalier.
Seul face à tous, tel un migrant face à la haine…
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