article • 4 MIN

Chambéry : l’Atelier du citron de Ilde Pinna ouvre ses portes !

Par Laura Campisano • Publié le 15/12/22

Après l’estafette gourmande, après le limoncello spritz, après une médaille d’or pour son limoncello, après son émission de radio « Y a du terroir sur la table », la plus sarde des Chambériennes a ouvert, mardi 13 décembre, son « Atelier du citron », rue Vieille-Monnaie, en plein centre-ville de Chambéry. Une petite table le midi, un lieu pour « l’aperitivo » le soir, une épicerie : tous les ingrédients du bonheur Made in Italy, sont réunis. Un projet de longue date, mûri et choyé comme un enfant, qui ne s’est, comme Rome, pas fait en un jour.

 

Des bouteilles de limoncello et de vinocello tutoient les panettone aux écorces de citron tout droit venus d’Italie, à côté de viennoiseries typiquement italiennes : cornetti ripieni, ciambelle à la vanille, qui trônent sur un très grand comptoir au centre de l’atelier, on se sent comme à la maison. C’est l’Atelier du Citron qui a tout juste ouvert ses portes. Derrière les fourneaux, avec un grand sourire qui masque la fatigue accumulée pour ouvrir en temps et en heure, Ilde Pinna ne cache pas son enthousiasme.

Du dessin à l’ouverture, l’atelier du citron grandeur nature

Cet atelier, elle l’a rêvé et à présent, c’est là qu’elle nous accueille, avec des tables en bois, des banquettes et de jolies chaises en velours pour une pause à toute heure ou quelques achats gourmands dans cette petite rue du centre de Chambéry. « J’ai tout construit, dans les moindres détails » précise la maîtresse des lieux, nous désignant un citronnier gigantesque au fond de ce local situé rue Vieille-Monnaie. Il a fallu deux ans pour qu’il soit fin prêt, ce bel endroit qu’Ilde avait dessiné il y a quelques années et ce, en dépit de sa volonté, à cause de travaux plus longs que prévus. Mais c’est derrière elle et vraiment, « je suis fière de mon travail, sourit-elle, la décoration ne vient que de mon imagination, l’optimisation de l’espace, mon petit bar, ça ressemble pratiquement trait pour trait à mon dessin. » 

Il faut dire que Ilde ne manque pas d’idées : depuis l’estafette gourmande dans laquelle on pouvait la retrouver chaque jeudi, boulevard de la Colonne, elle a obtenu une médaille d’or pour son limoncello, lancé une émission de radio sur Radio Grand Lac « pour mettre en avant ceux qui travaillent de très bons produits du terroir et la qualité des produits. Et aussi le travail, car ce que l’on fait en tant qu’artisans, c’est du boulot ! », à force de ténacité a réussi à ouvrir son atelier et a déjà de nouveaux projets pour la suite… Une énergie à revendre que la cheffe met au service de sa passion, certes, mais surtout de la Savoie, de laquelle elle se dit reconnaissante.« Chambéry m’a accueillie, mes enfants sont nés ici, je suis très fière d’être ici » explique Ilde, qui compte donc proposer à ses clients ses fameux biscuits de Savoie, du vin de production locale, des conserves créées en Haute-Savoie et des chocolats… fabriqués à La Motte-Servolex, par Juliette Nevo, savoureux mélange d’une ganache chocolat et d’écorces de citron macérées. Mais ce n’est pas tout !

Un plat unique le midi, quelques couverts et un apéritif dès 17 heures

Imaginez un peu : le matin, le fameux cappuccino e cornetto au bar, à l’italienne. Le midi, peu de couverts, une douzaine en tout, un plat unique chaque jour confectionné sur place par Ilde, L’après-midi, la possibilité toujours de venir prendre un café et dès 17 heures, des planches apéritives à l’italienne, avec de la charcuterie savoyarde cette fois, et bien sûr, le vinocello, l’une de ses spécialités. « Je vais pouvoir aussi reprendre mes expériences, sourit Ilde, de la citronnade avec le jus de citron, bientôt d’ici l’an prochain, je proposerai également des ateliers culinaires, avec d’autres chefs que moi également. On pourra privatiser la partie repas ou apéro, venir s’approvisionner en citrons chez moi, grâce à Gilles d’Arômes d’Italie, qui les fait venir de Calabre, tout comme la bergamote. Ce que je veux vraiment c’est mettre à l’honneur le citron bien sûr, mais aussi l’Italie, les pâtisseries, le gâteau de Savoie… » Un savant mélange de tout ce qu’elle est, avec ces fourneaux au centre de l’atelier pour cuisiner devant les convives, exactement comme on le ferait chez soi avec des amis.

Sur les murs, quelques cadres attendent leurs photos, amusée Ilde explique : « On va écrire l’histoire de ce lieu ensemble, les cadres se rempliront de ces photos là », tandis que dans son arbre de Noël étincelant trônent malicieusement quelques citrons ici et là. Le citron vraiment, c’est le cœur de son projet. A ses débuts, elle les ramenait de Fluminimaggiore, en Sardaigne, dans sa valise, à présent, elle rêve d’avoir sa propre production de citrons à La Motte-Servolex, là où elle a déjà planté trois citronniers, actuellement recouverts, et récolté 53 citrons jaunes. Son but, créer une liqueur de citron « exclusivement de La Motte » , et à l’avenir pourquoi pas des jardins sous serre ouverts, qu’elle fermerait l’hiver. « Si cela fonctionne, je n’aurais plus besoin d’aller en Sardaigne pour le travail, juste pour le plaisir. Le parfum des fleurs de citronniers, le zeste quand je gratterai les citrons, tout ceci je pourrais l’avoir ici. » Les yeux qui brillent Ilde Pinna s’y voit déjà, car elle a toujours une joie d’avance. Ambitieuse, bosseuse, enthousiaste, elle sait qu’elle va enfin pouvoir vivre de sa passion, car tout entrepreneur sait le temps que cela prend d’atteindre la zénitude. Un jour, elle créera même de l’emploi. Pour le moment, elle prépare ses étiquettes de prix, son menu de demain midi, au milieu de ses citrons, pour écrire une nouvelle page de son histoire chambérienne.

Tous les commentaires

0 commentaire

Commenter