Plan de sobriété de Grand Chambéry : la fermeture de la piscine de Buisson-Rond durant l’été 2023 est actée

Engagé dans la prise en compte des enjeux climatiques, Grand Chambéry a présenté son plan de sobriété, jeudi 8 décembre, à l’occasion de la dernière réunion du conseil communautaire de 2022. Un plan en 5 thématiques et 25 points qui fait suite à l’adoption, en décembre 2019, du PCAET pour Plan climat air énergie territorial, en accord avec l’article R229-51 du code l’environnement*. Ce PCAET visait pour la collectivité à contribuer à la diminution des gaz à effet de serre, à tendre vers une sobriété énergétique, à développer des énergies renouvelables et à s’adapter aux changements climatiques.

Des mesures « d’urgence et pragmatiques »

Avec la récente explosion du coût de l’énergie et « les perspectives incertaines qui se dressent face à nous » , il fallait répondre au plus vite et « trouver des solutions complémentaires à notre PCAET, des actions à court terme, à la fois réalistes et pragmatiques pour faire face à l’urgence et pour préserver les ressources en plus s’assurer la continuité des services » , détaillait le président Philippe Gamen en préambule.  « Cela a pu se faire en questionnant les services » , précisait le président. Il passait ensuite en revue l’ensemble de ces 25 actions selon 5 thématiques.

1. L’optimisation d’exploitation des équipements, « consommateurs en énergie comme la piscine et la patinoire » prévoyant la baisse d’1° la température de l’eau des piscines hors pataugeoire et spa et la fermeture de la piscine de Buisson-Rond lors de la première semaine des vacances de Noël, en juillet, en complément du mois d’août dédié habituellement aux travaux d’entretien (du 1er août au 6 septembre, en 2022) ainsi que la fermeture de l’espace détente. La patinoire ne sera pas en reste de restrictions puisque la température de la glace sera ajustée à +1%, pour une épaisseur stabilisée à 4cm. Elle sera fermée pour déglaçage annuel de début mai à fin août.
2. La rationalisation des usages et ressources avec l’adaptation des températures dans les bâtiments publics (à 19° en journée, 16° la nuit, weekends et jours fériés), la mise en veille puis l’extinction forcée des ordinateurs le soir, la suppression de l’eau chaude des sanitaires des bâtiments, l’adaptation du démarrage de la saison de chauffe selon les conditions météo et l’extinction des éclairages nocturnes des parkings et bâtiments.
3. La conversion / transition avec le remplacement des luminaires fluos en LED, le déploiement des détecteurs automatiques de présence,  l’adoption d’une stratégie numérique responsable et le remplacement de la flotte de véhicules thermiques.
4. L’adaptation, prenant en compte la formation des agents aux bonnes pratiques et à l’éco-conduite, la suppression des radiateurs d’appoint dans les bureaux, la généralisation des visio-conférences, et l’élaboration d’un nouveau plan de mobilité employeur (déplacements domicile-travail et professionnels).
5. La communication, externe dans un premier temps avec la promotion de toutes les actions engagées, le relais de l’information Ecowatt** auprès des communes et habitants, interne ensuite avec l’information faite auprès des agents sur les éco-gestes et Ecowatt.

   

Fermer Buisson-Rond, « une erreur profonde »

« Fermer la piscine de Buisson-Rond sur les trois semaines en juillet représenterait pour nous une économie de 39 mégawatt/h sur le chauffage, de 90 000 kilowatt/h en électricité et de 1 650m3 d’eau, précisait Philippe Gamen. La fréquentation instantanée maxi de Buisson-Rond sur le mois de juillet est de 9,5%, elle est à un peu moins de 30% au stade. » Le Grand Annecy a fait le choix de ne maintenir ouverte qu’une seule de ses trois piscines en 2023, Arlysère, une sur les deux, et Grenoble, une sur les trois«. C’est donc sur ce point en particulier qu’allait s’alimenter un long débat.

Pour Arthur Boix-Neveu, maire de Barberaz, « on privilégie le loisir avec la piscine aqualudique au détriment du sportif. Fermer Buisson-Rond est une erreur profonde, on ne peut pas se permettre de ne laisser une seule piscine ouverte pour 150 000 habitants alors que l’on envisageait encore, il y a peu, la construction d’une troisième piscine, preuve qu’il y en avait besoin ». Il suggérait plutôt de mettre en place une politique tarifaire attractive « au lieu de la fermer en prétextant une baisse de fréquentation. Vous avez augmenté les tarifs en 5 ans, on s’étonne après d’avoir une baisse de fréquentation ». Un plan in fine peu viable, à ses yeux, tout comme à ceux d’Aurélie Le Meur, 1re adjointe à Chambéry, qui demandait « plus de temps pour mesurer le véritable gain énergétique de cette mesure ».

Deux positions inaudibles pour Aloïs Chassot qui se disait « perdu. Nos collègues nous demandent constamment d’agir, d’être ambitieux face au changement climatique et je trouve précisément ce plan ambitieux ». Alexandre Gennaro, VP en charge des grands équipements, s’en référait, quant à lui, aux chiffres, pour justifier cette décision de fermer Buisson-Rond en juillet 2023 : « Peut-être qu’on aurait pu trouver des sources d’économies sur d’autres postes. Mais dites-vous que ce sont 600 litres d’eau qui sont utilisés par baigneur, douche comprise. Sur la fréquentation de la piscine de Buisson-Rond, elle est stable, en juillet mais ne rassemble que 0,0015% de la population de Grand Chambéry. Peut-on alors parler de service public de première nécessité ? C’est pour moi une mesure responsable, raisonnable, acceptable pour nos administrés ». L’urgence restait, selon le maire ravoirien, de faire bénéficier de ces équipements aux scolaires et à l’apprentissage de la natation.

En tout état de cause, ce plan de sobriété était adopté par le conseil.