Aix-les-Bains : Barrueco et 120 choristes célèbrent l’Art au casino Grand Cercle

Incontournable en Pays de Savoie, Barrueco est connu principalement pour la profondeur de ses textes et les mélodies qu’il compose, touche-à-tout influencé par Jean-Jacques Goldman dès ses débuts : batterie, guitare, chant, composition, rien n’est dû au hasard et ce ne sont pas ses albums consécutifs qui viendraient le contredire. Mais ce qu’il aime surtout, c’est que ses chansons soient chantées par d’autres, à l’instar d’un David Bowie ou bien entendu, de Jean-Jacques Goldman himself. Voilà pourquoi la joie l’emporte à l’idée de ces deux concerts uniques au théâtre du casino d’Aix-les-Bains, dans un décor enchanteur, et durant lequel il s’effacera pour laisser les choristes chanter.

Un projet né à l’été 2021

L’album sort en 2021, après plusieurs périodes de confinement durant lesquelles le monde artistique a été durement touché : plus de cinéma, plus de spectacles, plus de concerts. Tout ce qui faisait l’essence même de l’art, la rencontre avec le public, était mis à mal durant plusieurs mois voire une bonne année et demi. Pour Barrueco, qui organise des concerts en live depuis chez lui durant les confinements et part en tournée chez l’habitant dans un second temps, le temps est propice à la composition et à l’engagement : « Aux arts mes citoyens » est sa propre version de la Marseillaise, une version qui exhorte les citoyens à s’emparer de l’art, à l’aimer, à le faire vivre et vibrer. Quatorze chansons composent cet album et touchent Florent Robert en plein cœur, chef de chœur émérite qui deviendra par la suite le directeur artistique du projet. Jean Gachet, président de l’association « Mouxy Melodie », va quant à lui réserver le théâtre du casino « et on verra ce que l’on fera ». Cela semble fou et pourtant ensemble, ils avaient déjà enchanté ce théâtre en 2016, en proposant une relecture symphonique de l’album Hope de Barrueco. Cette fois, ils relancent la machine a capella, on peut dire que ces trois hommes aiment les défis.

Et cela ne s’arrête pas là : pour caster leurs choristes, Barrueco et Florent lancent un appel sur les réseaux sociaux : 250 réponses leur parviennent, pour 125 places. Première surprise, suivie d’une autre : les candidats viennent à la fois du bassin annécien, chambérien mais également de Lausanne et sont présents aux répétitions, assidus, heureux en somme de participer à ce projet. « Ils ont envie de s’offrir le fait de vivre une telle expérience, sourit Barrueco, de sortir de leur zone de confort, d’être bien. Certains connaissent déjà mes chansons, et le côté éphémère du chœur les a aussi attirés. On en a perdu trois ou quatre en chemin, mais la grande majorité est présente, ils sont super excités. »  Ce spectacle, tout comme la chanson éponyme et l’album lui-même résonne comme un hymne à la paix, une façon de voir le monde, « on anime la proposition d’un monde que l’on a envie de voir éclore ». Plus encore Barrueco en est sûr « on est tous artiste, avec nos petites spécificités, et chacun de ceux qui seront sur scène même s’ils n’ont pas une oreille hyper entraînée apporte son énergie. Il y a un mélange de professionnels et d’amateurs, dont on a envie de mettre la voix en avant. Durant deux gros mois de répétitions, et à mesure que le jour J approche, on prépare deux heures de spectacle qui vont s’enchaîner donc quatre heures de travail. Ce que l’on essaie de faire, c’est de montrer que l’art est essentiel, vital. C’est un équilibre de vie d’écouter de la musique, de danser. Et c’est ce que nous avons préparé. » Aux côtés des choristes, un quintet vocal, un beatbox et Barrueco, sur certains morceaux.

Tous les arts réunis sur une même scène

Car le spectacle n’est pas uniquement basé sur le chant et la musique, même si l’idée de fond est de mettre en avant le répertoire de l’artiste, créé pendant le 1er confinement. Cohérent avec le message de ses chansons, Barrueco a travaillé avec Florent Robert sur plusieurs tableaux dans lesquels les voix se mêlent à la danse, mais également aux arts du cirque… et d’autres que nous ne révèlerons pas pour ne pas gâcher la surprise. En tout, ce seront 140 personnes tout art confondu, et âgées de 7 à 77 ans qui monteront sur scène ce 4 février. Du côté du musicien, compositeur et interprète, on ne sent pas tant de fébrilité que cela à quelques semaines du Jour J. De la joie et beaucoup de gratitude, c’est certain. « C’est un travail titanesque qui a été réalisé, notamment Florent avec ses arrangements, explique-t-il, les chansons, c’est la meilleure partie de moi et les voir pour certaines, chantées par d’autres c’est vraiment quelque chose qui me rend heureux. Je suis enchanté de vivre ça. Ce qui me touche aussi, ce sont les musiciens qui s’ajoutent, qui répondent présent par amitié pour moi. Voir ce qui peut se passer autour de chansons que j’ai créées dans mon coin, chez moi, c’est touchant qu’ils répondent présents. Et savoir que j’ai des copains qui apprennent les paroles de mes chansons pour monter un spectacle, c’est émouvant. »

Devant 1 500 personnes, dans l’écrin majestueux du théâtre à l’italienne fraîchement remis à neuf, les chansons de Barrueco résonneront de plus d’une voix pour n’en former qu’une seule : celle d’une ode à l’art, celle d’une ode à un monde nouveau plus pacifique, philosophe et conscient et constitué de la palette de mille couleurs artistiques nécessaires à la vie. L’essentiel, en somme.