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Thermes de Challes-les-Eaux : le premier adjoint démissionne, un collectif d’habitants monte au front

Par Jérôme Bois • Publié le 25/02/23

Les jours passent, les heures filent et l’actualité ne cesse d’agiter le microcosme challésien : alors qu’un collectif d’habitant mené par Loïck Esposito s’est monté afin de dire non à la fermeture des thermes, pétition à l’appui, le premier adjoint, Julien Donzel, a profité d’une réunion privée du conseil municipal, vendredi 24 février, pour poser sa démission. Elle sera effective à compter du 1er avril et ce ne sera pas un canular.

Julien Donzel, 1er adjoint en charge de la culture, de l’animation et du devoir de mémoire.

Vendredi 24 février, alors que débutait une séance exceptionnelle et privée du conseil municipal de Challes-les-Eaux, afin de permettre à tous les élus d’avoir les bonnes informations sur la fermeture des thermes qui n’ont de cesse de perturber la quiétude de la commune depuis le coup de poignard du 16 février, Julien Donzel, premier adjoint, a pris la parole. Il présenta à l’ensemble des conseiller sa démission qui sera effective le 1er avril prochain. Pour désapprouver la fermeture des thermes* ainsi que la perte de divers services rendus au public. Un ensemble de choses qui ont eu raison de sa motivation au cours des dernières années. « La fermeture des thermes, c’est un peu le déclassement des communes péri-urbaines et cela m’est insupportable » , a-t-il sobrement commenté. Nul doute que viendra le temps des explications dans le détail dans les semaines à venir.

« Nous ne voulons pas subir ce coup du sort »

Un événement – un de plus – survenant au plus fort de la tempête. La fermeture des thermes par la Chaîne thermale du soleil met la ville en émoi, Josette Remy, maire de Challes, a bien tenté, vendredi soir en séance et dans nos colonnes, de rappeler que des solutions existent malgré le caractère définitif de cette annonce. Mais des habitants, Loïck Esposito en tête, refusent encore d’abdiquer et continuent de s’opposer à une fermeture évitable selon eux. Le collectif pour l’avenir des thermes de Challes-les-Eaux, c’est son nom, a pris les devants. Désireux d’obtenir le droit – refusé – d’organiser un rassemblement sur l’esplanade de l’établissement thermal (privée), voici qu’il cherche désormais à organiser une réunion publique afin de répondre à toutes les questions que les Challésiens pourraient encore se poser. « Les thermes touchent tout le monde, souffle Loïck Esposito, nous ne sommes pas sur une initiative politique mais citoyenne. Individuellement, on ne fait rien, on n’obtient rien alors que collectivement, on peut avoir des réponses ».

L’objectif de ce collectif est de rassembler et de manifester l’opposition des gens à cette fermeture. « Challes a un ADN thermal, là, avec cette annonce, on peut tout changer, même le logo. Nous, ce que nous voulons, c’est créer une sorte d’émulsion d’idées pour être force de proposition. Nous ne voulons pas subir ce coup du sort car il y a des solutions ». Le temps d’échange réclamé paraît toutefois improbable car Josette Remy s’y est d’ores et déjà opposée : « Je ne veux pas d’une réunion publique où je serais la seule interlocutrice, comme si je devenais seule responsable de cette fermeture » , nous a-t-elle déclaré.

« … pas opposés à la mairie »

Depuis le 24 février au soir, une pétition est en ligne, à cette heure signée par 67 personnes déjà. Les réactions n’ont pas tardé : « Pourquoi fermer les thermes ? Alors que c’est un lieu réputé et unique en France pour les soins gynécologiques surtout en endométriose ? Il n’y en a pas ailleurs, cette maladie doit être traitée, Challes est le lieu idéal où tout est fait en sorte pour le bien-être des curistes atteints par cette pathologie ». « Il ne faut pas perdre l’identité même de la commune ». « Les Thermes sont le patrimoine de notre ville depuis 149 années. Des soins avec des résultats positifs, du travail pour les permanents et les saisonniers. Challes-les-Eaux perdra son identité et hors de question de les voir un jour rasés ! » peut-on lire dans les commentaires.

« Les gens sont attachés, reprend Loïck Esposito, ils ont appris la nouvelle subitement, les commerçants sont inquiets, il existe un vrai danger pour l’économie circulaire, le 20 février, les thermes avaient déjà disparu du site de la Chaîne thermale du soleil. Maintenant, nous voulons que Madame le maire nous livre ses ambitions ». Des ambitions révélées pour partie dans ces colonnes. « Nous voulons des chiffres sur la fréquentation car sur le site de la ville, nous avons ceux de 2012/2013, puis on passe à 2022… Mais entre, que s’est-il passé ? ». Il insiste : « Nous ne sommes pas en opposition avec la mairie, nous souhaitons échanger ensemble, apporter nos contributions à la réflexion générale, nous ne voulons pas que Challes devienne une ville dortoir ».

* Il est à noter que Hervé Gaymard, président du conseil départemental, aurait appris la nouvelle par voie de presse et qu’Emilie Bonnivard, députée de la 3e circonscription de Savoie, l’a, elle, appris via des curistes. Cette dernière avait notamment communiqué, le 21 février, affirmant quelle ferait « le maximum en lien avec la Direction de la Chaîne thermale pour trouver des solutions alternatives à cette fermeture et en coopération avec la Municipalité. Nous avons, avec la Région, à de multiples reprises proposé aux thermes de les accompagner dans un plan d’investissement et de développement, malheureusement sans réponse, comme nous l’avons fait pourtant avec succès avec les thermes Marlioz et Chevallet à Aix-les-Bains. Il n’y pas de fatalité, même si le contexte a été difficile ces dernières années ».

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1 commentaire

Bonnefoux rogerfoux

08/03/2023 à 16:06

A qui va profiter la fermeture des thermes ? Un promoteur immobilier sûrement....profits , escroquerie pauvre France...

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