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Chambéry : le temps partagé, l’autre ressource des entreprises locales grâce à CTP 73

Par Jérôme Bois • Publié le 29/03/23

Compétences en temps partagé n’est pas le réseau professionnel le plus connu, dans un univers foisonnant, mais il semble bien vivre de son statut confidentiel. Pour preuve, les trente bougies que CTP 73 vient de souffler, début mars. Ce réseau se définit comme un service proposant compétences et expertise pour des missions « au juste temps et au juste coût auprès des employeurs savoyards », il méritait bien, de fait, un coup de projecteur.

Dans un milieu de poids lourds, où l’on trouve le Réseau entreprendre, 100 000 entrepreneurs, le BNI, le centre des jeunes dirigeants (CJD) et autres réseaux présents à très grande échelle au niveau local et national, un petit réseau a fait son nid, voici 30 ans, Compétences en temps partagé, ou CTP, présidé aujourd’hui par André Davis, retraité, d’origine anglaise et dont la découverte de CTP remonte à un peu plus de 13 ans. « Ici, on démarche les entreprises pour prêcher la bonne parole, sourit-il, nous trouvons des opportunités de travail pour quelqu’un d’autre. 80% des recrutements aboutit grâce à une annonce pas publiée par la cooptation » , insiste André. « Nous proposons à des entreprises de cibler des besoins spécifiques, renchérit Jimy Haidara, créateur de Kissima, membre de CTP 73, un besoin souvent ponctuel. Pour les adhérents, c’est une ouverture. Nous sommes un cluster qui donne de la visibilité ». Adhérent depuis 2009, André rappelle que le réseau n’était alors constitué que d’une vingtaine de personnes, « nous sommes plus de 50 aujourd’hui, nos membres sont des personnes de 40 – 45 ans avec de l’expérience derrière eux, plutôt de type cadre. Nous ne faisons pas de tri ». Signe que le temps partagé attire attention et intérêt.

« Le temps partagé, c’est une liberté en plus »

Pour bien comprendre en quoi CTP diffère des autres réseaux pros, il faut saisir le concept de temps partagé : il s’agit d’un mode de collaboration à la carte, permettant aux TPE-PME  de bénéficier de l’expertise de professionnels expérimentés, de façon ponctuelle (à la mission) ou sur la durée. Et ce sont ces deux dernières particularités qui font la différence. Il est ici question de missions ponctuelles, parfaitement ciblées par le demandeurs. « J’avais entendu parler de CTP par des connaissances, explique Jimy, le concept de temps partagé me parle beaucoup, c’est une liberté en plus. Par ailleurs, je rencontre beaucoup de gens qui ont monté leur structure, c’est un lieu de rencontre et d’échanges », niché au parc d’activités de Côte-Rousse. « C’est d’autant plus intéressant que le rapport s’est inversé ; il était dur de trouver un travail et aujourd’hui, je vois plein d’entreprises qui galèrent à recruter. Nous pouvons les aider ». Une tendance à laquelle s’ajoute une autre, dans l’air du temps, le besoin ou l’envie de ne plus se limiter à une activité. « J’ai remarqué que mes enfants ne veulent plus d’un travail 9h – 18h. La recherche d’un CDI a tendance à disparaître, les gens veulent avoir le choix, être indépendants, être leur propre patron. Quelque part, CTP répond à cette tendance » , confie André.

Considéré il y a peu comme le Graal, le CDI ne séduit plus autant, parce que les jeunes ne veulent plus s’enfermer, se contraindre et aspirent à plus de liberté. Une étude de 2017 du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) le montre, ils sont 45% des 18 – 24 ans à privilégier le travail à son compte à un CDI même si le salariat reste préféré à l’indépendance.

Partage et synergies

En définitive, CTP est un lieu de synergies, « un peu comme une auberge espagnole » , s’amuse André Davis : les entreprises, organisations professionnelles, institutions, groupements d’employeurs désirant innover, accélérer leurs projets et renforcer leur efficacité, les professionnels indépendants, créateurs d’entreprises, demandeurs d’emploi souhaitant accroître leur employabilité dans une formule de collaboration épanouissante, et les développeurs économiques intéressés par les outils servant la performance des entreprises de leur territoire.

L’association, elle, vit grâce aux cotisations et à Chambéry Grand-Lac économie (CGLE). « C’est associatif, de la pure proximité, du bénévolat et de l’entraide. Il n’y a pas de barrières. L’intérêt de CTP est d’être local avant tout » , conclut Jimy Haidara. Le 2 mars dernier, pour les 30 ans de CTP 73 étaient invités partenaires, institutionnels et toutes celles et ceux qui ont profité ou fait profiter de leurs compétences, à travers des témoignages parmi lesquels celui de Justine Monnier, adhérente depuis décembre 2022, qui résumait l’intérêt d’intégrer une telle association en des mots bien choisis, elle qui se trouve être en pleine phase de création d’entreprise. « J’y ai rencontré plein de personnes susceptibles de m’accompagner dans ma démarche de création, de m’aider à affiner ma prospection, ma tarification, peut-être même mon business model. Le temps partagé, pour moi, employeur, c’est le choix du contrat que je souhaite avoir et, en tant qu’employée, une expertise que je peux apporter dans le domaine des ressources humaines et du recrutement ». Une bonne synthèse.

Les permanences de CTP 73 se tiennent tous les mardis de 10h à midi au parc d’activité de Côte-Rousse. A noter le 6 avril, l’assemblée générale de l’association qui se tiendra à la Dynamo, à Chambéry-le-Haut, à partir de 18h30.

Compétences en temps partagé, 180 rue du Genevois, Chambéry. Contact : contact@ctp73.com, 04 79 85 32 73 ou 06 52 81 68 85

Plus d’informations sur le site, www.ctp73.fr

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