article • 1 MIN

Chambéry : réactions en série après l’incendie de trois véhicules à la maison des syndicats

Par Jérôme Bois • Publié le 06/03/23

Dans la nuit du 5 au 6 mars, trois véhicules ont été incendiés sur le parking intérieur de la maison des syndicats, dont les murs ont été également recouverts d’inscriptions injurieuses. Un acte qui a suscité beaucoup de réactions, parmi lesquelles celle du maire de Chambéry, Thierry Repentin, de la députée Marina Ferrari et des syndicats, directement ciblés.

Les faits ont eu lieu dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 mars. La rue Ambroise-Croizat a vécu une agitation peu commune, puisque trois véhicules ont pris feu sur le parking intérieur de la maison des syndicats, face au bâtiment D, abritant la CGT et la CFTC, notamment. Par ailleurs, les murs de l’édifice ont été tagués par des mots ‘choisis’. Si aucun blessé n’est à déplorer, si le feu ne s’est pas propagé dans les bâtiments autour grâce à l’intervention des pompiers, les faits sont néanmoins survenus à la veille d’une semaine de manifestations dont la grande grève nationale du 7 mars. De quoi faire tiquer l’intersyndicale CFDT, CFTC, CFE-CGC, CNT, Confédération Paysanne, FO, FSU, UNEF, UNSA, Solidaires et CGT 73 qui a rapidement établi un lien : « En plein conflit social, dans la nuit du 5 ou 6 mars, des individus ont incendié des véhicules des organisations syndicales (OS) garés à la maison des syndicats de Chambéry. Ils espéraient surement priver de moyens les OS dans la lutte pour le retrait du projet de loi sur les retraites ». Une plainte sera déposée dans les prochaines heures tandis que les syndicats escomptent être reçus par le préfet de Savoie.

Thierry Repentin dénonce « une atteinte grave à la liberté syndicale »

Pour l’intersyndicale, pas de doute possible, il s’agit de l’œuvre de l’extrême-droite : « Depuis de trop nombreux mois, Chambéry est la cible d’actions de l’extrême-droite. La Cocarde sévit sur le campus de Jacob-Bellecombette et sur celui de Technolac. Un concert de néo-nazis a été organisé dans l’agglomération (le samedi 25 février). Les locaux du PCF (dans la nuit du 17 au 18 février), les murs de plusieurs écoles ont été la cible d’inscriptions racistes. Des membres de groupuscules néo-fascistes locaux se montrent trop régulièrement aux abords des rassemblements syndicaux, féministes, LGBTQI+ et bien sûr antifascistes » , expliquent les syndicats.

De plainte, il en sera question dans le communiqué de Thierry Repentin diffusé dans l’après-midi, puisque la ville, propriétaire des murs, déposera plainte, a-t-il promis. « Au nom du Conseil municipal, je condamne avec la plus grande fermeté la dégradation des locaux de la Maison des Syndicats. Il s’agit d’une atteinte grave à la liberté syndicale. Je veux dire toute ma solidarité avec les militants et responsables des syndicats touchés par ces dégradations. Dans cette période de mobilisation sociale forte, dans un contexte de réforme portée par le Gouvernement et à laquelle la majorité des Français est opposée, l’action des syndicats comme corps intermédiaires est essentielle au bon fonctionnement de la démocratie sociale. Dans une démocratie et un Etat de droit, rien ne peut justifier de telles dégradations et de telles insultes. J’espère vivement que les auteurs de ces dégradations pourront être identifiés et condamnés ».

Enfin, Marina Ferrari, députée de la 1re circonscription, s’est rendue sur place, ce lundi et a vivement condamné ces actes de malveillance. « Je dénonce fermement ce type d’actes. Si des divergences politiques peuvent exister, rien ne justifie des dégradations d’une telle violence. Je forme le vœu que les auteurs soient appréhendés et présentés à la justice pour répondre de leurs actes ».

Tous les commentaires

0 commentaire

Commenter