D’une brioche au jardin Vagabond à Napoléon, la bonne surprise d’une famille aixoise

Un peu intimidés par le petit remue-ménage qui agitait l’habituelle quiétude de leur boulangerie de quartier, la présence de la presse, l’arrivée des élus dont le maire, Renaud Beretti, Adeline, Mathieu et leurs filles Rose, Eryne et Alyssa sont arrivés les premiers. Souriants mais en même temps peu habitués à être sous les feux des projecteurs, les jeunes parents témoignaient de leur reconnaissance face à leur gain. La gourmandise mène donc à tout, même à l’or !

Soutenir le jardin vagabond change la céramique en or

Rembobinons un peu : le jardin vagabond, lieu prisé des Aixois et des promeneurs du « Fil de l’eau », a entamé une réelle réhabilitation depuis plusieurs années maintenant, notamment sous l’impulsion de l’association en charge du jardin, de ses 80 bénévoles et de son président, Pierre-Louis Balthazard, par ailleurs conseiller municipal délégué aux parcs et jardins auprès du 4e adjoint de la ville d’Aix-les-Bains. Après avoir permis à la nature de reprendre ses droits, aujourd’hui, il est nécessaire de remettre la mare en état ce qui nécessite des besoins financiers importants. « L’association a de petits moyens et pour réparer la fuite qui existe dans la mare, il faut rassembler un montant conséquent, explique Pierre-Louis Balthazard, c’est pourquoi nous avons pensé à organiser une vente de brioches afin de participer au financement de cette réparation. » Une grande première pour l’association, qui a proposé à la boulangerie du Lac de mettre la main à la pâte, et de glisser dans l’une des brioches une fève en céramique, en échange de laquelle l’heureux gagnant se verrait remettre une pièce d’or Napoléon. Autour d’un vin chaud offert, de nombreuses adhésions ont également afflué, c’est ce que l’on appelle un cercle vertueux.

Et c’est ainsi qu’un dimanche parmi tant d’autres, le 5 mars précisément, dans le quartier du Petit-Port, Adeline Michel a trouvé la fameuse fève. Surprise, joie et une pointe d’incrédulité aussi, pour cette maman d’une belle brochette de trois petites filles espiègles de 8 ans et 4 ans et demi. C’est d’ailleurs Alyssa, la petite dernière qui a pensé à rapporter la fève en céramique, créée pour l’occasion par l’une des bénévoles de l’Association des amis du jardin Vagabond, pour l’échanger contre une pièce en or de 10 francs Napoléon d’une valeur de 200 euros. « On ne va pas assez souvent au jardin vagabond, reconnaît Mathieu qui a passé commande ce samedi-là et est allé retirer ses brioches sur place, on n’a pas forcément acheté les brioches pour gagner, même si c’était une bonne surprise ! On va peut-être davantage y aller maintenant » a-t-il plaisanté.

Clin d’œil impérial

Ce samedi 11 mars, alors que le ciel était nuageux et menaçant, la boulangerie du Lac était elle à la fête, ce d’autant que les gérants ont repris le commerce il y a deux ans maintenant et que cette collaboration leur a également permis de se faire connaître des riverains. 160 brioches plus tard, ce sont des habitants conquis qui reviennent chercher leur pain quotidien, à l’instar de Mathieu et Adeline qui n’ont pas hésité à qualifier la boulangerie de « meilleure du quartier ». Mais ce que l’on ignorait peut-être, c’est que l’opération Napoléon du jardin vagabond était aussi un petit clin d’œil patrimonial. « L’empereur est venu à plusieurs reprises à Aix-les-Bains, à la villa Chevalley, a souligné Pierre-Louis Balthazard, cela a permis de le remettre à l’honneur. »

Pour Renaud Beretti, c’était également l’occasion de créer des liens entre une association dynamique, un commerce local et des habitants du quartier, trois thèmes chers à l’édile aixois. « Nous voilà les cœurs réchauffés malgré le temps nuageux, grâce à ce jardin qui vit, à la nature aixoise, à des artisans aixois et à une famille qui par gourmandise a trouvé cette fève elle-même créée par une céramiste locale, a-t-il souligné. C’est une opération originale qui permet l’expression de la vie associative qui est au cœur de la vie d’Aix-les-Bains, et qui met aussi en lumière de jeunes commerçants dans un quartier qui ne cesse de se transformer depuis 20 ans. » Qui donc peut encore prétendre après cela que la gourmandise est un vilain défaut ?