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Grand Chambéry : un match Alexandre Gennaro – Thierry Repentin

Par Jérôme Bois • Publié le 15/09/23

L’officialisation par un vote interne de la candidature d’Alexandre Gennaro, maire de La Ravoire, pour le poste de président de l’agglo remontant à près de trois semaines, renvoie à une interrogation de taille ; qui pour se mesurer à lui, le 21 septembre prochain ? Parmi les trois noms envisagés (Marie Benevise, Luc Berthoud, Thierry Repentin), un seul tenait la corde, encore fallait-il le convaincre : ce sera le maire de Chambéry, Thierry Repentin. Et il l’a annoncé jeudi 14 septembre, aux élus communautaire, en réunion de bureau.

 

Depuis le mois d’août, depuis des mois selon certains – les langues se délient peu à peu mais sous couvert d’anonymat, Alexandre Gennaro est en campagne. A la suite du vote interne au groupe Agir pour Grand Chambéry, survenu il y a plus de deux semaines, vote le mettant aux prises avec Luc Berthoud, maire de La Motte-Servolex, l’édile ravoirien enchaîne rendez-vous et coups de fil, tâte le terrain, prend le pouls des élus communautaires appelés à voter pour le nouveau président d’agglo le 21 septembre. Une séance intégralement consacrée à l’élection du président et du bureau.

« Alexandre Gennaro dit les choses par devant… »

Pour « Agir pour Grand Chambéry », l’objectif est de poursuivre le travail initié par le maire du Noyer, dans les Bauges, dont le départ a été acté par le préfet de Savoie, vendredi 15 septembre, ce que confirme Brigitte Bochaton, à l’origine, avec Alexandre Gennaro, de la création de ce groupe de soutien. « Nous l’avons fait pour nous positionner aux côtés du président et si nous l’avions pu, nous l’aurions fait avant, ça aurait peut-être pu changer les choses » et pourquoi pas, réaffirmer Philippe Gamen dans son rôle et lui épargner les remous de ses derniers mois. « Ça a été une présidence mouvementée, poursuit l’élue, Philippe Gamen est un homme qui se consacre aux autres, l’élu de proximité par excellence, je pense bien le connaître. Oui, il a peut-être manqué l’union sacrée autour de lui, je ne sais pas, le constat est là, il faut préparer la suite et sur ce point, je suis très sereine ». Alexandre Gennaro fait figure, à ses yeux, de candidat idéal : « Quand on a demandé qui était intéressé, deux personnes se sont proposées, lui et Luc Berthoud. Un engagement a été signé entre les candidats et les 37 élus membres du groupe ». A la question de savoir s’il sera le rassembleur que le conseil attend, Brigitte Bochaton tranche : « Il dit les choses par devant, avec lui, on peut échanger et j’apprécie vraiment de travailler avec lui. Franchement, je ne vois pas pourquoi on pourrait avoir peur de cette candidature ». « Alexandre va être dans la dynamique » , soutient Philippe Cordier, du groupe Horizons Grand Chambéry, même s’il faudra particulièrement s’emparer de certains sujets importants comme les mobilités, à travers le versement transport, les relations avec Grand Lac, la délégation de service public… «

Philippe Gamen : « Je n’étais plus à 100% »

Mais le gros du travail consistera à remettre Chambéry au centre du jeu. « La ville centre, c’est l’enjeu majeur » et les dissensions de ces derniers mois l’ont largement éloignée des débats. « il faut mettre fin à cette situation de blocage entre l’agglo et Chambéry, rappelle Aloïs Chassot, élu communautaire et municipal. La démission de Philippe Gamen est sa décision, on la respecte. L’important est de pouvoir continuer ce qu’il a commencé ». Son collègue chambérien, Benoît Perrotton, attend tout autant cette nouvelle donne après trois années « laborieuses, douloureuses, clivantes. On n’est pas élu pour vivre cela. Chaque décision a été prise aux forceps, c’était devenu lassant ».

Philippe Gamen s’est expliqué, le 14 septembre au soir, en réunion de bureau, mais très brièvement sur son expérience de trois ans à la présidence, « une expérience riche, au regard de ce que j’ai pu apprendre. 3 ans, c’est court et c’est long, c’est un poste exigeant qui demande d’être à 100% voire plus. Et je n’étais plus à 100% de mes capacités à cause des soucis de santé que j’ai eu. Il faut une énergie nouvelle » , a-t-il sobrement déclaré. On n’en saura toujours pas davantage sur ce départ mais ce jeudi, il ne fut pas le seul à prendre la parole.

Thierry Repentin : « Je serai candidat parmi tant d’autres… »

Car Thierry Repentin, maire de Chambéry, a tenu à faire une déclaration et elle ne manqua pas d’intérêt : il a dans un premier temps rappelé qu’à aucun moment, il ne s’était entretenu avec la presse sur d’éventuelles intentions qu’on lui prête depuis maintenant plus de 15 jours, préférant les réserver à ses pairs. « Il me semblait que je devais vous dire ceci ici parce qu’on est entre nous. On part d’un constat qui fait que les bases pour l’élection prochaine sont assez fragiles. Il y aura donc une élection, faute d’avoir pu se mettre d’accord entre nous puisqu’il y aura un candidat. On peut peut-être ne pas abîmer l’agglo en se donnant en spectacle et ou en dialoguant dans la presse ». Il suggéra une méthode de gouvernance nouvelle via la rédaction d’un « pacte de gouvernance précis, transparent, écrit, entre tous et qui dit clairement comment le travail doit se faire parce que moi-même, parfois, je ne sais pas quel est le circuit des discussions, des décisions… Il ne faut plus qu’il y ait de réunions organisées pour une seule partie des vice-présidents ». Terminé les votes en catimini qui laissent une partie des VP sur le bas-côté, « il ne faut plus qu’il y ait de dossiers qui arrivent en conseil sans vote préalable entre nous, sinon c’est la suspicion et on se déchire mutuellement dans la presse ou auprès de nos partenaires ». Pas non plus de révolution à prévoir dans l’exécutif même s’il pourra y avoir « des ajustements ». Une certitude, « le 1er vice-président devra être issu d’une famille politique différente de celle du président. On ne doit pas rebrasser les cartes, je plaide pour une stabilité ». Thierry Repentin invita enfin son monde à cesser « de parler dans la presse pour dire qu’il y a des dissensions entre nous » avant de se déclarer officiellement, lui, un « candidat parmi d’autres ».

On peut d’ores et déjà le pressentir à haute voix, il n’y en aura pas d’autres…

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1 commentaire

DUPRAZ

15/09/2023 à 22:39

« Il s’agit de ne pas opposer Chambéry et les autres communes « ... MDR !

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