Le maire de Chambéry, déjà président de Grand Chambéry entre 2001 et 2004 a raflé une nouvelle fois le poste, jeudi 21 septembre, devant Alexandre Gennaro. Une victoire plus large que prévue, avec 10 voix d’écart. Il sera néanmoins attendu au tournant, lui, le déjà maire de Chambéry, pour remettre de l’ordre dans un bateau passablement balloté depuis trois ans. Et surtout, composer avec une opposition en rupture avec lui.
45 voix pour, 35 à Alexandre Gennaro, 2 votes blancs, la messe était dite. Il était 20 heures bien tassées à l’espace Bellevarde de Challes-les-Eaux quand les résultats ont été énoncés mais les mines des deux adversaires d’un soir durant le dépouillement trahissaient déjà le verdict à venir.
Visage sombre, les yeux fixés sur ses notes, le maire ravoirien ne passait pas une très bonne soirée tandis que son concurrent échangeait quelques regards complices avec son entourage, intériorisant sa pleine satisfaction… Il n’y a pas eu de match mais les propos liminaires des deux candidats donnaient déjà quelques éléments sur ce qui allait suivre. Quand l’un enrobait son discours d’une attitude volontariste et se tournait vers le collectif, l’autre insistait sur ce qui avait bien marché jusque là, se faisant, comme depuis plusieurs semaines, le chantre de la continuité. Une continuité symbolisée par le choix des assesseurs de l’un et l’autre. Si Franck Morat allait jouer ce rôle pour Thierry Repentin, c’est bien l’ancien président, Philippe Gamen, qui allait s’en charger pour Alexandre Gennaro. Ce qui confirme que l’ancien président a été partie prenante dans sa candidature. Mais si le Chambérien confirma qu’il était à l’aise dans l’exercice, ce fut un poil plus compliqué pour son homologue ravoirien. Ce dernier ne fera même pas carton plein au sein de son propre groupe politique (37 membres) malgré la charte signée par chacun, les obligeant à suivre le vainqueur de la primaire qui l’avait mis aux prises avec Luc Berthoud, remportée par deux voix d’écart. On notera que Philippe Gamen quittera les lieux une fois le nouveau président élu, ne participant pas au vote des vice-présidents. Et ce en dépit d’un pouvoir qui lui avait été confié.
Eloge du collectif
Une fois l’élection acquise, Thierry Repentin insista sur la « responsabilité qui est la [sienne] » , reconnaissant que « cette mission ne s’entend qu’en termes collectifs ». Celui qui n’était ni « le candidat d’une formation » ni celui « d’une primaire » avait pris soin de rappeler que l’agglomération demeurait « fonctionnelle et efficace » et qu’aucune révolution n’était à attendre. « J’ai perçu une envie d’agglo chez l’ensemble de mes collègues, nous aurons besoin de faire ensemble. Notre socle commun, c’est le projet d’agglomération que j’ai approuvé, validé à l’unanimité, c’est ce qui doit nous guider ». Il faut remonter à Louis Besson, président de Chambéry Métropole entre 2005 et 2014 pour trouver trace d’un président et maire de la ville centre. Le pacte de gouvernance vanté par ses soins le 14 septembre devant l’assemblée des maires devra, quant à lui, être organisé durant l’automne.
Tout ne fut cependant pas rose, durant cette soirée car les négociations portant sur les vice-présidences ont duré et ont été émaillées de multiples coups de sang. Ainsi, Alexandre Gennaro, Brigitte Bochaton, Corine Wolff et Jean-Pierre Fressoz, tous vice-présidents désignés en 2020, ont choisi de ne pas repartir alors que six membres du groupe Agir pour Grand Chambéry devaient figurer parmi les 14 VP. Ils seront numériquement remplacés par Pierre Brun, Isabelle Dunod, Sandra Ferrari et Christophe Pierreton. C’est donc Luc Berthoud qui devient premier vice-président, remplaçant Aurélie Le Meur, le nombre de VP passant de 15 à 14. Et une sensibilité politique favorable au nouveau président, cela dit tout de la victoire de jeudi soir, qui fut quasi totale.
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