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Le marché de Noël de Chambéry, un sujet (enfin) éteint ?

Par Jérôme Bois • Publié le 14/12/21

Lundi 13 décembre, alors que l’ordre du jour du dernier conseil municipal de l’année n’avait pas débuté, une longue parenthèse liminaire a concerné le marché de Noël, objet de moult débats la semaine dernière. D’entrée de jeu, l’opposition a dénoncé – de nouveau – la pauvreté de cette édition tandis qu’en face, le mode de défense fut quelque peu étonnant. Il s’agissait sans doute de clore les polémiques. L’an prochain, le marché sera, par contre, particulièrement scruté.

On pensait avoir tout dit, dans ces colonnes ou sur les ondes de notre radio partenaire, RCF, il n’en était rien. Parce que cette séance du conseil municipal ne semblait pouvoir débuter sans qu’il ne fut question de ce marché de Noël édition 2021, pas dans les mémoires sur le plan de l’image, davantage sur le plan des polémiques. Alors oui, Aloïs Chassot rappela bien à quel point l’image « renvoyée par ces chalets fermés » , lundi 6 décembre, était « affligeante ». Il l’avait déjà exprimé avec plus de véhémence sur les réseaux sociaux (« Un marché de Noël sans décorations, sans sapin, sans animation, sans féerie, sans communication, sans lumière, sans magie »). Aussi ajouta-t-il que cette situation était « prévisible » , que les barrières furent « une goutte d’eau » qui fit déborder le vase (lire notre article du 7 décembre). « Toutes les villes rivalisent d’ingéniosité pour ravir les enfants et pour que jaillisse la féerie de Noël ».

@Ville de Chambéry

En guise de preuve par l’exemple, il cita même l’adjointe au commerce, Raphaëlle Mouric, qui, dans ces mêmes colonnes, soutint que la ville ne souhaitait pas être « tenue pour responsable de ce qui n’a pas été fait mais on ne veut pas non plus leur briser les genoux, nous ne leur en voulons pas » , ainsi qu’elle l’avait affirmé à l’adresse de Créa Savoie, prestataire du marché cette année et, bien malgré elle, sous les feux des projecteurs alors que le site semble avoir trouvé son rythme de croisière.

« Des attaques sournoises… »

Ce à quoi réagit Jean-Benoît Cerino, qui souhaita faire un « point de contexte ». « Cela fait des années que ce marché est à cet endroit, dans ce même format mais dans des conditions qui ne sont peut-être pas les mêmes ». Il dénonça des « attaques sournoises » car « se baser sur deux heures de grogne est fort de café ». Ce n’est pas tout à fait exact puisque le marché ne s’est installé sur la place Saint-Léger et dans un format comparable à l’actuel qu’en 2014. Avec, au fil des ans, plus de chalets, une scène musicale, une patinoire, devenue synthétique pour l’édition 2019, un second marché boulevard de la Colonne, dédié à la restauration et la place Métropole réservée aux enfants avec la maison du père Noël. Non, les choses ne sont pas tout à fait les mêmes bien que l’élu reconnaisse « de meilleures illuminations et de belles animations ». Et pourtant, c’est peu dire que ces marchés, à l’époque, n’avaient pas laissé de grands souvenirs au prestataire d’alors, la société « J’Organise » de Jean-Marie Legal. « La majorité de Michel Dantin m’avait demandé un deuxième marché, en dehors de celui de la place Saint-Léger, sur le boulevard de la Colonne. J’avais acheté des chalets et la patinoire, la ville s’était engagée à s’occuper des animations, ça n’avait jamais été fait ». Le néo-retraité aura perdu plusieurs dizaines de milliers d’euros dans l’histoire, selon ses dires. « Je suis allé au bout du mandat et j’ai arrêté ». Même si cette dernière édition avait été bien perçue en général. « Avant, Bernadette Laclais s’en fichait complètement », a-t-il poursuivi. « En général » , soutient Jean-Marie Legal, « ce n’est pas prioritaire pour une ville ». On le voit, les choses n’ont pas toujours été limpides dès qu’il devenait question de Noël.

Un marqueur fort

Un marché de Noël digne de ce nom est avant tout une volonté politique de faire briller l’image d’une ville : « A Chambéry, ça a toujours été compliqué. C’est une volonté de faire rayonner la ville » , dixit Aloïs Chassot, « au-delà de l’ambiance, toutes les villes ont un marché, c’est le marqueur de la volonté d’une ville ». C’est même essentiel pour son image. Difficile de dissocier le village des Flottins d’Evian-les-Bains, ouvert depuis le 10 décembre, le Noël des Alpes d’Annecy (depuis le 22 novembre), pour ne rester que sur les Savoie. D’ailleurs, le marché de Noël et le village des Flottins font partie de la programmation culturelle de la cité thermale chablaisienne.

Aloïs Chassot

Oui, cette année, Chambéry voulait quelque-chose de différent, « une nouvelle forme d’organisation » , insistait Martin Noblecourt, et que par égard pour le travail effectué l’année dernière par Créa Savoie, sur « l’un des trois seuls marchés de Noël de France » , c’est bien cette dernière qui fut mise à la tâche, « ce qui ne fut pas évident pour elle. Aujourd’hui, il n’y a pas lieu de blâmer qui que ce soit ». La dispersion des animations et des décorations, très critiquée, a été justifiée par Farid Rezzak : « J’ai été interpellé par les habitants du quartier (Chambéry-le-Haut, NDLR), dès notre arrivée, ils regrettaient qu’il y ait moins de décorations » , d’où l’effort réalisé cette année. De même pour les animations. Quant à l’Union des commerçants (UCA) si elle a été remerciée pour son geste – la commande de sapins, en partenariat avec Créa Savoie, pour ajouter « l’esprit de Noël » dans la ville à la fin d’une semaine très tendue -, il fut rappelé que de par ses statuts, cette association devait aussi participer à l’animation générale des rues*. Enfin, le maire, Thierry Repentin, a redit que « le marché » devait « appliquer la loi du pass sanitaire » , telle que définie par les services de l’Etat. Les potelets avec rubans n’avaient, a-t-il précisé, « pas été enlevés que par des manifestants ou des passants mais aussi par des exposants ». Dans tous les cas et même si ces prédispositions agacent, « le marché sera maintenu dans le cadre de la loi ». Un pass et des barrières largement pointés du doigt par les exposants, soutenus par une foule de personnes remontées contre ces préconisations sanitaires que chacun jugera à sa façon mais de toute manière obligatoires.

* Ses statuts indiquent notamment que l’association s’engage « à fédérer les unions commerciales de Chambéry et développer les liens de solidarité entre elles ; à développer les liens de solidarité entre commerçants et artisans ; à proposer et réaliser l’organisation de manifestations festives et/ou commerciales, activités d’animation, programmes de communication et de promotion pour l’artisanat, les services et le commerce chambérien ; à coordonner et mettre en œuvre les initiatives et projets en partenariat avec les pouvoirs publics et les administrations compétentes ; à organiser et promouvoir les braderies annuelles de Chambéry et à développer l’initiative de services et d’animations au profit des chalands chambériens… » 

Tous les commentaires

3 commentaires

Un exposant dudit Marché

17/12/2021 à 12:06

Je pense qu'il faudrait que vous veniez interroger les principaux intéressés pour avoir leur avis et récits... Surtout vu ce qu'il s'est encore passé aujourd'hui...

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Un exposant dudit Marché

18/12/2021 à 00:28

La grogne de 2h dure depuis 2 semaines et n'est pas (enfin) terminée car les problèmes sont nombreux, profonds et nous ont gravement impactés...

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LC

20/12/2021 à 23:19

De quels problèmes parlez-vous ?

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