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Marie Dauchy, une députée européenne à Saint-Jean-de-Maurienne
Par Jérôme Bois • Publié le 20/06/22
Depuis dimanche 19 juin et le très bon résultat du Rassemblement national au 2e tour des législatives, l’élection à l’Assemblée nationale de trois élus européens permet à Marie Dauchy, en 24e position sur la liste et première non élue, d’accéder au parlement européen. Une heureuse surprise pour la conseillère régionale, élue au conseil de Saint-Jean-de-Maurienne et membre du bureau national du RN. En Savoie, elle succède à Michel Dantin, qui était allé au bout de son mandat et avait choisi de privilégier Chambéry en 2019 quelques mois avant les élections.
18h40, ce dimanche 19 juin, un coup de fil retentit, Marine Le Pen au bout du fil qui annonce à Marie Dauchy que pour les deux ans à venir, sa vie va changer dans des proportions considérables. Dans la foulée, c’est Jordan Bardella qui appelle. Placée en 24e position sur la liste du RN aux Européennes de 2019, Marie Dauchy attendait son tour sans trop espérer.
Avec ses mandats à la Région et au conseil de Saint-Jean-de-Maurienne, elle avait fort à faire. « C’est un véritable changement de vie, confie-t-elle. Mes employeurs étaient à la fois contents pour moi mais aussi déçus que je doive partir. Ils ont beaucoup de respect pour moi et mes convictions, même si nous ne les partagions pas, je les respecterai jusqu’au bout ». Car là, il ne saurait être question de cumuler vie pro et vie politique (elle est chargée de relations commerciales et des contentieux).
Le 21 juin à Paris, au parlement européen en juillet
Ce qui relevait du possible, « en rencontrant les gens le samedi, le dimanche ou parfois en soirée jusqu’à minuit et plus » ne le sera plus désormais. « C’est un nouveau défi à relever, je ferai en sorte d’être toujours à la hauteur » , avoue-t-elle, même si la conseillère régionale n’a pas « encore totalement atterri ». Il faut dire qu’à la suite d’une soirée historique pour le Rassemblement national, qui s’est vu attribuer 89 sièges dans l’Hémicycle, la fête promettait déjà d’être grandiose. « Je ne l’ai pas annoncé de suite parce que compte tenu de ces résultats, explique-t-elle, je ne souhaitais pas me mettre en avant ». Et puis voilà…
Mardi 21 juin, Marie Dauchy prendra la route, direction Paris et le bureau national afin de discuter du mandat qu’elle devra abandonner, comme le précise l’article 6-3 de la loi n° 77-729 du 7 juillet 1977 relative à l’élection des représentants au Parlement européen. En substance, il est précisé que le représentant élu au Parlement européen, outre qu’il ne puisse être dans le même temps titulaire d’un mandat parlementaire national, ne peut exercer plus d’un mandat électoral parmi les mandats de conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller départemental, conseiller de Paris, conseiller à l’Assemblée de Guyane, conseiller à l’Assemblée de Martinique, conseiller municipal d’une commune de 1 000 habitants et plus (comme c’est le cas de Saint-Jean-de-Maurienne). A défaut de pouvoir choisir, le mandat acquis ou renouvelé à la date la plus ancienne « prendra fin de plein droit ». En l’occurrence, celui de conseillère municipale, renouvelé en 2020, qui semble néanmoins avoir sa préférence. « Quoi qu’il arrive, je n’abandonnerai jamais les Saint-Jeannais et j’aimerais pouvoir ouvrir une permanence à Saint-Jean. La décision se prendra de toute façon d’un commun accord à l’issue de cette réunion au bureau national ».
Trois départs, un changement de vie
Il a suffi de trois membres du RN élues députées dimanche soir pour lui permettre, alors qu’elle était en 24e position sur la liste et 1re non éligible, d’accéder à un poste de député européen. Julie Lechanteux, l’Annecienne devenue députée du Var (16e de la liste), Hélène Laporte, élue de le Lot-et-Garonne (2e de la liste) et Joëlle Mélin, élue dans les Bouches-du-Rhône (6e de la liste) sont les victorieuses d’un soir et doivent, par conséquent, céder leur siège au Parlement européen. Elles permettent ainsi à la Savoyarde, à Eric Minardi et à Patricia Chagnon de prendre la relève pour les 2 ans qui viennent. « Je dois être contactée par le Parlement européen pour ma prise de fonction, probablement courant juillet ».
Si l’hypothèse de son entrée au parlement, dans les cinq années qui suivent l’élection de 2019, était plus que probable, elle n’y songeait pas, accaparée qu’elle était par les législatives. « Je ne me projetais pas trop sur l’Europe même si je connaissais ma position. Honnêtement, je ne m’y attendais pas. Avec le RN, avant chaque élection, on peut difficilement se projeter, ce qu’il s’est passé dimanche soir reste incroyable. 89 députés, ça engage un bel avenir pour notre bannière et pour nos électeurs ». Heureuse, à plus d’un titre.
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1 commentaire
BLANC Gérard
23/06/2022 à 22:19
Quelques soient les étiquettes, quel respect des électeurs de se faire élire au parlement européen puis se présenter et faire élire à une autre élection sans aller au bout de son mandat (2 ans 1/2 seulement) ? Après avoir heureusement limité le cumul des mandats, faudra t-il faire de même pour les candidatures multiples et simultanées ? Pour info, près de 25% des nouveaux députés sont en situation de cumuls de mandats incompatibles avec la Loi cf https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/06/23/legislatives-2022-127-deputes-devront-renoncer-a-un-mandat-pour-cause-d-incompatibilite_6131762_4355770.html .