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« Faire d’Aix-les-Bains une véritable cité du cinéma avant et pendant le festival… »
Par Jérôme Bois • Publié le 13/09/22
La première édition du festival du cinéma français n’avait pas encore baissé le rideau que déjà sa deuxième mouture germait dans l’esprit des organisateurs. Les leçons de l’édition 2022 ont été retenues, ce qui a parfaitement fonctionné sera maintenu, les artistes, les partenaires et les chefs déjà présents seront de nouveau les bienvenus.
Lorsque le rideau est tombé, lorsque les trophées ont tous été attribués, les héros d’une semaine chaleureusement remerciés, une fois le (délicieux) repas de clôture avalé, les dernières accolades, les promesses de lendemains qui chantent exprimées, il y eut comme un manque, comme une petite gueule de bois qui précède un morne lundi de reprise. Cinq jours durant, le cinéma avait rythmé nos vies, chaque jour contenait son lot de surprises et d’imprévus, charriait l’espoir d’un cliché ou d’une parole rare tandis que les mêmes visages nous réapparaissaient. Comme une famille qui se retrouve sans s’en lasser. Le festival du cinéma français d’Aix nous a manqué sitôt le rideau du centre des Congrès baissé.
Changement de stratégie
Et puis, un été plus tard, l’heure vient à la rétrospective, à l’analyse à froid de ce qui a fonctionné et de ce qui mérite d’être amélioré. Septembre, le « lundi des mois », était également le bon moment pour dessiner d’un trait fin les contours d’une seconde édition qui promet plus et mieux. « J’ai commencé tout de suite à m’y préparer, confie ainsi Valérie Thuillier, présidente du festival, car il vaut mieux, pour un tel événement, s’y prendre tôt ». Le bilan a été dressé, il est bon, positif, « on a fait le maximum pour équilibrer ce projet. Le risque, on l’a pris et on ne regrette rien ».
On ? Franck Presti, son frère et directeur du festival, son mari et sa belle-sœur. A eux quatre, tous bénévoles, revint la lourde tâche d’inventer ce qui n’avait jamais été, cinq jours promouvant le cinéma français qui, par un étrange maléfice, n’avait jamais été honoré sous nos latitudes. A ceci près que le cinéma de chez nous ne pouvait guère se satisfaire de médiocrité, quand bien même partant de rien ou si peu de choses. « Il a fallu le faire connaître au-delà des frontières d’Aix-les-Bains », commente Valérie Thuillier. Et c’est là que ça a péché : « A Lyon, Chambéry, Grenoble, Aix, on a tenté de faire savoir que nous étions là mais nous aurions aimé avoir plus de monde. Certains nous ont dit ne pas être venus pensant qu’il était réservé aux professionnels. Tout le monde y a mis sa ferveur mais ce festival doit être celui des Aixois et des passionnés, et notre souhait est que la ville se transforme en une cité du cinéma pendant une semaine et même avant, avec un affichage permanent. Nous réfléchissons à ce que nous pourrions faire en ce sens, c’est notre requête formulée auprès de la mairie et de l’Office de tourisme ». Un changement de stratégie qui va même plus loin puisque le caractère excentré du centre de Congrès a sans doute privé le festival de quelques forces vives. Direction donc le casino Grand-Cercle dès juin prochain, plus central, plus proche du cœur de la ville. « Les diffusions de longs et courts métrages se feront par conséquent au théâtre du casino, ainsi que dans les deux cinémas d’Aix, promet Valérie Thuillier.
L’espace VIP sera quant à lui installé dans le salon Raphaël et les dîners d’ouverture et de clôture, comme cette année, dans le salon Victoria«.
Une programmation au top
Les dates initiales – du 13 au 17 juin – faisaient coïncider le festival avec celui d’Annecy et le mettait à cheval avec les journées romantiques de Cabourg (du 15 au 19 juin). L’affiche a donc été avancée d’une semaine, pour démarrer le 6 jusqu’au 10 juin. Par ailleurs, le 21 juin, date de démarrage de la précédente édition, également jour de la fête de la musique, a été évité et les écoles de cinéma contactées qui n’avaient pu être présentes aux masterclass pour cause d’examens seront cette fois de la partie. Tout a été pensé pour un minimum de contrariétés. Reste à faire connaître ce festival du cinéma français au-delà des frontières de la région, auprès des grands médias spécialisés, des chaînes et des grandes sociétés de production « et nous allons faire en sorte qu’il le soit ». Direction Paris, les grandes majors et les médias de proue pour une quête de visibilité.
Changements de dates et de lieu, communication plus abondante, soit les trois axes à suivre car pour le reste, les retours ont été positifs sinon dithyrambiques. Si François Berléand, autoproclamé parrain à vie à l’issue d’un hilarant discours de clôture, sera de nouveau de la fête, le festival comptera un nouveau parrain et une marraine, dévoilés en janvier 2023. Quant à la plupart des artistes présents cette année, nous les reverrons sans doute dans 9 mois.
« Il y aura plus d’acteurs et de réalisateurs » , promet Valérie Thuillier, et une programmation, on l’espère, au moins aussi bonne que la cuvée 2022 marquée par quelques sommets du genre, « la Nuit du 12 », de Dominik Moll, « Peter von Kant », de François Ozon ou l’émouvant « la Dégustation » d’Ivan Calbérac, pour ne citer qu’eux. « Les retours ont été chaleureux et positifs de la part des personnalités mais aussi des professionnels, grâce à la sélection d’Arnaud de Gardebosc, nous avons eu des retours de Gaumont, de Studio Canal et déjà, les artistes s’impliquent pour la deuxième édition, nous appellent pour savoir comment donner un coup de main ». Les chefs restaurateurs « seront aussi là en juin prochain, nous sommes en contact avec d’autres chefs, nous tenons vraiment à devenir un événement à part, en toute humilité et toute simplicité ». Le pari de la première a été réussi.
« Je pense qu’il fallait une première fois, insiste la présidente de Femmes d’Aix’ception, fruit de deux ans de travail. A ce titre je remercie vivement les partenaires, les restaurants qui nous ont accueillis, les médias, qui ont joué le jeu, la ville et son maire, Renaud Beretti, l’Office de tourisme… Tout le monde a cru en nous ». Et évidemment, un coup de projecteur à Franck, son frère, à Frédéric, son mari, sa famille, « avec qui nous sommes inséparables… Ça nous vient de nos parents, l’écoute aux autres, c’est dans les gênes ». Tourné vers la ville, vers ses commerçants, vers les cinéphiles, vers les gastronomes, les amoureux du territoire d’exception qui nous environne, le festival a encore de belles surprises à offrir… « Je pense à donner sans me souvenir, à recevoir sans oublier » , conclut Valérie Thuillier. Un mantra qui dit tout de ce que doit être un festival d’exception, à hauteur d’homme.
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