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Bassens : chez Alizé, la maison du bonheur… à deux
Par Jérôme Bois • Publié le 14/02/23
Les statistiques ne mentent pas, les mariages sont plus que jamais à la hausse, les Français sont ainsi toujours plus nombreux à convoler. A des niveaux jamais atteints depuis 2010, même. Aussi, Alizé a su au bon moment prendre la balle au bond pour ouvrir son showroom à Bassens. « Les voiles d’Alizé », c’est son nom, répond à un besoin et à une tendance forte, les mariages ont le vent en poupe et l’événement réalisé le 16 décembre au casino Grand-Cercle d’Aix-les-Bains le confirme.
Avec 244 000 mariages célébrés, dont 7 000 entre personnes de même sexe, 2022 est un vrai bon cru et confirme une tendance forte, l’union entre deux personnes est de nouveau en vogue. Il faut remonter à 10 ans plus tôt pour trouver trace d’un nombre plus important (245 930, selon une étude Insee), dernière année où les mariages entre deux personnes de même sexe n’étaient pas encore permis.
En 2010, on dénombrait plus de 251 000 mariages alors que depuis s’opérait une lente décrue en dépit de l’application de la loi du 17 mai 2013 autorisant le mariage pour tous. Evidemment, 2020, annus horribilis, fut une exception dans le paysage, compte tenu de l’épidémie de Covid 19 (154 581 cérémonies).
Un souhait vieux de 15 ans
La période est donc propice à la célébration de l’amour et c’est là que l’initiative d’Alizé L’Hostié tombe à pic Après 9 ans de loyaux services à « Côté Mariage », rue de Boigne, « dont 5 en tant que gérante du magasin, en charge du choix des collections, des vitrines, de la visibilité sur le net et du mailing » , elle avait clairement fait le tour de la question. « En réalité, c’est le Covid qui m’a fait cogiter, expose cette jeune femme de 34 ans. A la sortie, le magasin a déménagé, j’ai attendu un peu puis je suis partie ». Afin de répondre à un vieux souhait datant de ses vertes années, « faire quelque chose pour moi. A 20 ans, j’avais songé à un petit Combi couture, faisant la tournée des stations en hiver, des plages en été. J’avais déjà besoin d’être à l’origine des idées et d’être convaincue par mes idées. Durant ma carrière professionnelle, j’étais comme dans une barque à contre courant : quand j’avais des idées, et je n’en manque pas, on me disait non ».
Ainsi, en avril 2022, elle quitte le navire avec une idée fixe, ouvrir un showroom pour septembre. Seulement, les délais de commande conjugués au temps nécessaire pour monter sa société et ouvrir un compte en banque retardent un plan pourtant bien huilé. Alors lui vient une (autre) idée, créer l’événement autour de son projet. Ainsi, avec l’aide de sa sœur, Margaux, habile faiseuse de manifestations pour l’établissement aixois, Alizé organise un défilé au casino Grand-Cercle. Plus de 150 visiteurs, le 16 décembre, pour admirer les créations portées par ses amies danseuses. Son agenda se remplit en même temps que grandit sa notoriété, déjà manifeste depuis ses années rue de Boigne. Alizé peut enfin noircir son carnet de commande. Elle installera son showroom en périphérie, à Bassens, « car je ne voulais plus travailler dans une boutique qui a pignon sur rue. J’avais plutôt envie d’un endroit où les clientes se sentiraient comme chez une copine, d’un endroit à la fois intime et excentré ». Il ouvrira mi-janvier 2023.
« J’ai une famille au top »
Son attrait pour les robes de mariées ne date pas d’hier, « quelque part, j’ai toujours aimé la couture, sans même le savoir. J’étais en échec scolaire, je ne savais pas ce que je pouvais faire » , confirme-t-elle. Pas facile de trouver sa voie, tout juste savait-elle que l’humain et les compétences manuelles constituaient ses deux atouts majeurs. Et lors d’une visite aux portes ouvertes d’un lycée spécialisé dans les métiers de la mode, elle se prend d’amour pour la couture. « Petite, c’est moi qui déguisais mes frères et sœurs, j’ai eu le jeu » dessinons la mode «, j’étais déjà attirée par ça sans même m’en rendre compte ». Aujourd’hui, la créa, les retouches n’ont plus de secret, « à travers les robes de mariées, je contribue à donner du bonheur aux gens » , sourit-elle. Symbole parmi les symboles, elles faisaient dire à Jaques Deval qu’une femme « peut fort bien porter une robe de bal sans savoir danser, une robe de cocktail sans avoir soif, un maillot de bains sans savoir nager, mais si elle met une robe de mariée, elle sait tout de suite s’en servir ».
Restait à trouver un nom. Et là, Alizé se fiera à sa mère, Antoinette, connue pour ses photographies de guitares, car c’est elle qui trouvera la bonne formule « Je voulais que mon prénom apparaisse car on me connaissait déjà bien dans ce milieu. Les voiles rappellent, bien sûr, le voile que la mariée pose sur ses cheveux mais aussi la Bretagne, mes origines. Ma sœur a travaillé sur le logo, qui est à la fois esthétique et parlant… J’ai vraiment une famille au top, se réjouit Alizé. Elle m’a poussée dans les moment de moins bien ». Et il y en a eu, ceux qui se sont lancés un jour dans l’auto-entreprise le savent mieux que quiconque.
Depuis le défilé du 16 décembre, son carnet s’est avantageusement rempli, les réseaux sociaux chauffent et pour ne rien manquer, Alizé court les salons, à Barcelone, à Milan, Paris… « J’en suis à une quinzaine de robes vendues » , souligne-t-elle, un vrai tour de force vu la jeunesse de son showroom et si l’on sait que ce type d’articles ne se commande que sur une période limitée, « de septembre à mars, parce qu’il faut prévoir à l’avance, sachant que les cérémonies ont généralement lieu entre mars et l’été. Rarement, on est démarché en urgence ». C’est l’usage, un mariage se prépare et ne se bâcle pas.
Depuis mi-janvier, Alizé accueille, dans le nid qu’elle s’est fabriquée au prix d’un gros investissement personnel, un endroit chaleureux, rempli de promesses dont celle d’un événement qui crée l’unique à partir de deux êtres.
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