Le 21 avril, l’adhésion à la toute première mutuelle communale sera possible une fois acté le partenariat entre la Ville et la mutuelle quasi centenaire Just, la veille. Si Chambéry n’est pas la première ville française à proposer ce type de partenariat, elle s’inscrit dans une tendance où le besoin de santé et la nécessité de veiller à de justes dépenses prédominent chez les administrés. Dans quelques jours, les Chambériens pourront contracter une mutuelle moins chère, aux avantages équivalents.
A Chambéry, on n’a pas forcément les mêmes idées que Laurent Wauquiez mais parfois, les initiatives dépassent le clivage politique. Si le patron de la Région l’envisage fortement, Chambéry l’a mise en œuvre, ce n’est qu’une question de jours. En des termes différents mais qu’importe. Car Wauquiez, lui, la préfère essentiellement à destination des 5% d’habitants qui n’auraient pas de mutuelle, la mutuelle communale suggérée par la municipalité de Thierry Repentin, elle, s’adressera à tous. Le président de région n’a fait que suivre une idée déjà initiée par Valérie Pécresse dans sa propre région d’Île-de-France, une mutuelle régionale disponible depuis le 1er février 2023, ainsi que par quelques autres, de Toulouse à Dreuil-lès-Amiens, de Valenciennes à Béthune. Les Hauts de France en force ? Pas étonnant, en 1927, Just est née là-bas.
« La santé, préoccupation n°1 »
Finalement, communales, régionales, voire d’agglomération, peu importe la portée, ces mutuelles se multiplient à mesure que les Français se soucient de leur santé plus que de toute autre considération. Ce n’était pas un secret, le maire chambérien avait annoncé la nouvelle dès le mois de janvier, lors de la cérémonie des vœux, Chambéry allait, par un partenariat signé avec Just, permettre à ses habitants (et uniquement) de bénéficier des bons soins prodigués par cette mutuelle, jusqu’à 25% moins chère que la concurrence, à l’année. Le fait qu’une commune s’engage dans un tel partenariat avec une mutuelle crée un effet de groupe. Fin 2022, on dénombrait 20 000 personnes en France bénéficiant de ce type de mutuelle, réparties sur 2 000 communes.
Indépendante, Just est un organisme à but non lucratif, où chaque cotisation sert au remboursement des soins. Créée il y a 96 ans, spécialisée dans la mutuelle communale, Just a été choisie à l’issue d’un processus de près d’un an. « C’est une idée que j’ai eue alors que nous étions en campagne et que la crise Covid débutait, indique Christelle Favetta-Sieyès, adjointe en charge de la cohésion et justice sociale, de la santé et des séniors. Lorsque la crise s’est amplifiée, la santé est devenue la préoccupation numéro 1. Pour les plus précaires, l’accès aux droits était de plus en plus difficile tandis que la question du pouvoir d’achat intervient pour beaucoup dans le choix d’une mutuelle. Nos cibles sont les jeunes pas forcément rattachés à leurs parents ou à une mutuelle étudiante, les personnes âgées et les précaires » mais les portes ne sont fermées à aucune autre personne souhaitant en disposer.
Seule condition, être Chambérien
Sans limite d’âge, de revenu, ni questionnaire de santé, l’accès à Just permettra aux bénéficiaires de voir leur facture annuelle baisser d’environ 25% par rapport aux mutuelles traditionnelles. « A Chambéry, cela peut concerner entre 2 et 3 000 personnes, jusqu’à la totalité de ses 66 000 habitants puisqu’il n’y a pas de conditions de ressources pour adhérer. La seule condition, être Chambérien » , souligne l’adjointe. Ou d’être salarié exerçant sur le territoire de la collectivité (y compris les agents territoriaux). L’affaire n’a en définitive pas traîné puisqu’à peine les démarches étaient entamées que l’élue recevait déjà des courriers réclamant ce type de couverture. « Sur les marchés, ajoute-elle, Thierry Repentin était interpellé sur ce sujet, tout s’est fait de manière concomitante ». Le fonctionnement est simple, la Ville signe un contrat de partenariat avec le mutualiste, met des permanences (lire ci-dessous) à disposition que Just s’engage à multiplier en fonction de la demande. Le tout dans l’anonymat le plus total puisque si la mairie connaîtra le nombre de demandeurs, elle ignorera tout de l’identité des bénéficiaires.
Le coût d’une telle opération sera minime puisqu’elle n’engage que des frais de communication, déjà visible dans la ville, du reste, et les frais d’études. « J’insiste sur un point, souligne Christelle Favetta-Sieyès, il ne s’agit pas d’une mutuelle au rabais, low cost, ce n’est pas non plus une mutuelle pour les pauvres, sinon, nous ne l’aurions pas fait. Nous, ville, sommes un peu un annuaire géant qui permet à ses habitants d’avoir à disposition quelque chose d’attractif ». L’engagement tient sur trois ans, un bilan sera fait chaque trimestre et chaque année. Et pour présenter ce dispositif au plus grand nombre, une réunion d’information est organisée jeudi 20 avril à 18h au Manège. A 17h, le même jour, le contrat de partenariat sera officiellement signé. Le lendemain, les souscription pourront débuter.
Des permanences d’information, sur rendez-vous, seront également proposées à partir du 21 avril jusqu’au 28 juillet 2023 :
- les mercredis, de 9h à 12h à la mairie de quartier du Biollay (169 rue Oradour-sur-Glane), et de 14h à 17h à la mairie de quartier de Bissy (567 avenue du Général Cartier),
- les jeudis, de 9h à 12h à la maison des associations (67 rue Saint-François-de-Sales), et de 14h à 17h à la maison de quartier de Chambéry-le-Vieux (1 place Paul-Vachez),
- les vendredis, de 9h à 12h à la mairie de quartier des Hauts-de-Chambéry (1 place du Forum), et de 14h à 17h au Centre communal d’action sociale (145 rue Paul-Bert).
Pour prendre rendez-vous lors d’une permanence et obtenir des informations complémentaires auprès d’un conseiller, il est nécessaire :
- de téléphoner au 0 809 546 000 (service gratuit + prix d’un appel) du lundi au vendredi de 9h à 17h30,
- de contacter la mutuelle via le site https://www.just.fr/nos-agences (saisir « Chambéry » dans l’onglet « Recherchez une agence ou une permanence »).
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