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Festival du cinéma français d’Aix-les-Bains : Franck Presti, artistique directeur

Par Laura Campisano • Publié le 23/05/22

Dans la famille Presti, voici le frère : Franck, 59 ans, producteur, réalisateur et animateur indépendant chez Zappy Media et directeur du Festival du film français d’Aix-les-Bains. Derrière le sourire qu’il arbore en permanence se cache l’homme concentré, pour qui le cinéma est un art du quotidien, et dont les expériences passées et présentes ont forgé le caractère. Touche-à-tout, Franck Presti a créé ses métiers, avec un credo, donner du bonheur aux gens.

Il a plusieurs cordes à son arc et toutes sont artistiques, ou presque. Franck Presti sait chanter, jouer la comédie, notamment au théâtre, filmer, animer, réaliser, bref, le directeur du Festival du cinéma français d’Aix-les-Bains est un personnage haut en couleurs. Père de quatre enfants et quatre fois grand-père – qui l’eût cru -il tient le premier rôle dans de nombreux domaines, notamment dans le festival qu’il a co-créé avec sa sœur Valérie, preuve que dans la vie rien n’est le fruit du hasard.

La scène comme terrain de jeu

Tout comme sa cadette, il est tombé dans la marmite du cinéma étant petit, et de fil en aiguille a rencontré le monde de l’événementiel au cours de sa deuxième vie professionnelle. C’était au palais des sports de l’Alpe d’Huez, quand il a été une des chevilles ouvrières du Festival du cinéma de la station. En charge des événements du Palais des sports, il reçoit un certain Pierre de Gardebosc, arrivant avec un Festival du film d’humour ne pouvant plus avoir lieu à Chamrousse, où il avait vu le jour. Franck contacte l’adjointe à la culture de l’Alpe d’Huez, flairant qu’un festival de ce type serait parfait pour la station. « L’aventure a démarré comme ça, se souvient-il, et cela fait 26 ans que ça dure. A l’époque, on ne savait pas du tout comment cela allait fonctionner. Et ça fonctionne toujours. » 

Car Franck Presti a un sixième sens, une intuition qui lui permet d’être au bon endroit, au bon moment, de s’entourer des bonnes personnes et de faire des choix, qui tôt ou tard se révéleront payants. Petit, il rêvait d’être journaliste et les choses se sont finalement organisées différemment. C’est en effet la coiffure, dans le sillage de ses parents, qui a vu démarrer professionnellement le jeune Franck. Plutôt doué, il passait sa vie sur les scènes des shows de coiffure, recruté par les plus grandes enseignes de coiffure pour présenter. Pas de hasard, si quelques années plus tard on le retrouve tantôt une caméra, tantôt un micro à la main. « Mon père m’a toujours dit ‘tu feras tout ce que je n’ai pas fait’ se remémore-t-il, j’étais hyper doué pour la coiffure et je me suis retrouvé à être toujours sur scène, à parler au micro. Quand je fais la rétrospective, tout ça m’a servi, aujourd’hui je suis sur scène pour animer des événements. Je m’en rends compte aujourd’hui, quand je pioche dans mes souvenirs. » La scène, c’était aussi les planches, pas celles de Deauville mais du théâtre amateur, qu’il a assidûment fréquenté durant quelque six années « il faut une telle mémoire, c’était l’enfer » sourit-il, non pas que son métier actuel n’en requière pas tout autant. « Je suis spécialisé dans le direct, il faut aussi vraiment travailler en amont, mais le plus important, dans mon métier, c’est l’écoute. Il y a un vrai problème d’écoute, les gens sont toujours trop prompts à donner une réponse, sans avoir écouté. C’est important d’écouter, parce que si on comprend ce que notre interlocuteur nous dit, on peut être la bonne interface avec celui qui regarde ou écoute. C’est pour cela que mes préférences de médias vont vers la presse écrite et la radio car ils ont cette chose en plus. » Un point commun notable avec un autre sacré personnage, l’animateur du festival Thierry Baumann. Coïncidence ? Le théâtre toutefois, il le retrouvera plus tard, à Avignon où il créera « la comédie d’Avignon », pour laquelle il achetait des spectacles et qu’il dirigera durant trois ans. Artiste à 100%.

Bien sûr, Franck Presti a eu son lot de galères et son chemin a été parsemé de roses comme de cactus, Les déceptions, la difficulté parfois à se faire accepter avec un tempérament franc et vrai, avec son âme d’artiste qui pouvait effrayer ceux qui se cramponnaient à leur place. « J’ai souvent dérangé les gens, souvent ouvert ma gueule, les gens avaient peur que je prenne leur place, constate-t-il, tout le monde ne me comprenait pas, je n’ai jamais pu monter dans une hiérarchie quelconque. Alors j’ai eu besoin de créer mon métier, j’ai tout fait moi-même. Je me vois comme une locomotive, soit les gens qui viennent vers moi s’accrochent aux wagons, soit ils ne sont pas bien et le wagon reste, sans eux. Parfois ça fonctionne. » sourit-il. Passionné, par son métier, par les voyages – sur les flots comme dans sa tête- par la lecture, même si le temps lui manque pour s’y adonner pleinement, qu’il valorise néanmoins en présentant le Festival « Lire sur la Sorgue », Franck Presti ne veut surtout pas regretter sa vie.

Franck Presti et Valérie Thuillier Crédit Photo MezPhotographie

Au petit garçon qu’il était, la version adulte de 2022 dirait « Fonce mon petit, fais tout ce que tu dois faire ! » comme il le dit à ses enfants, qu’il décrit autant fonceurs, que dynamiques,  en tout cas capables de rebondir et de se réinventer. Qu’il soit lové dans la tranquillité de son jardin, ou prêt à relever de nouveaux défis, il sait à présent, « que c’est toujours dans la difficulté que j’avance, il faut avancer, il faut pédaler. » 

Un festival nouveau, un challenge en famille

C’était en 2020 et la France comme le monde était plongée dans un confinement dont nul ne savait quand on en sortirait. Et comme toujours chez les artistes, c’est quand il ne se passe rien dehors qu’à l’intérieur l’envie de nouveaux projets se fait sentir, pressante, tambourinant à la porte du cœur pour sortir. « Avec Valérie, on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose à la sortie du confinement, l’idée naît comme ça, expose Franck Presti. J’appelle tous mes potes dans le cinéma, et c’était parti. C’était un challenge, une nouveauté, au départ. On veut offrir de belles choses aux gens, leur donner du bonheur, mettre en valeur les gens, il y a tellement peu de moments où l’on puisse dire que ces gens sont exceptionnels. C’est l’idée, mettre en avant, permettre au public de découvrir de belles réalisations. Et en plus j’ai les outils, alors je m’en sers à 100%. » 

Ensemble, frère et sœur ont donc monté un projet pharaonique dans le décor qu’offre Aix-les-Bains. La famille, valeur cardinale des Presti, « C’est une valeur importante, confirme-t-il, on ne travaille qu’avec un petit cercle que l’on agrandit au fur et à mesure. C’est ce qui permet de ne pas être déçus. » Ce festival, ils y travaillent d’arrache-pied, avec la complicité de Pierre de Gardebosc et de son fils, artisans de la réussite du festival de l’Alpe, pour que celui-ci aussi, devienne un rendez-vous incontournable du 7e art. « On espère qu’il aura la même longévité, espère Franck Presti, cela dépend du succès auprès des spectateurs. Le 21 juin, le festival ne nous appartiendra plus, il appartiendra aux spectateurs. C’est comme une chanson, quand elle sort elle n’est plus au chanteur, mais au public. On donne tout ce qu’on a, tout en préparant déjà le suivant… » 

Le 21 juin, le cœur battant, le chef du clan Presti sera prêt à offrir un festival cousu main aux spectateurs, desquels il a bien l’intention de faire briller les yeux.

Festival du Cinéma Français d’Aix-les-Bains, du 21 au 25 juin 2022

Réservations des soirées, des pass, des repas de gala en suivant ce lien festivalducinemafrancaisaixlesbains.com

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