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Législatives : en Savoie, les Patriotes s’élèvent

Par Jérôme Bois • Publié le 07/06/22

En vertu des accords passés entre Génération Brexit, Debout la France et les Patriotes, le 23 mai dernier, deux candidats DLF et deux des Patriotes se partagent le département : Vincent Thomazo et Mathieu Ciceri, sur les 3 et 2e circonscriptions et donc, Sonia Felfouli et Pierre Lafargue, sur les 4e et 1re. Rendus célèbres par les manifestations anti pass sanitaire et par le rejet de l’Union européenne et de l’Otan, les Patriotes débarquent forts d’un grand nombre d’adhérents savoyards mais avec des candidats isérois pour la plupart.

Progressivement, les Patriotes font leur nid en Savoie. Peu à peu, à force de manifestations anti pass, pro Frexit, ils se sont implantés au point de dénombrer 300 adhérents à jour de cotisation sur les 37 000 qu’ils comptent sur le territoire national. « Depuis deux ans, on monte en puissance » , sourit Marina Malavassi, référente Savoie des Patriotes. Depuis, donc, l’instauration des pass sanitaire et vaccinal, qui a fait (ré)émerger le médiatique Florian Philippot sur le front du combat contre « cette mesure débile » qui « accoutume les peuples à la domestication » , disait-il, avec son traditionnel sens de la mesure.

Pierre Parais, Pierre Lafargue, Sonia Felfouli et Marina Malavassi…

En Savoie comme ailleurs, le climax de l’indignation est par conséquent survenu un certain 12 juillet 2021, qui aurait pu n’être que l’anniversaire des 23 ans de la victoire en coupe du monde. « Non, c’est bien après ce discours d’Emmanuel Macron, méprisant, que le déclic a eu lieu » , confirme-t-elle. Ce discours qui annonçait la vaccination obligatoire pour le personnel soignant, le renforcement des contrôles aux frontières, l’extension du pass sanitaire aux activités de loisir, puis aux cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux etc. « Tout l’été, à Chambéry comme ailleurs, abonde Pierre Lafargue, on a ainsi vu pas mal de monde dans les rues, ce qui était exceptionnel ».

« Toutes les routes mènent à Bruxelles »

Pierre Lafargue, 44 ans, aujourd’hui artisan-boulanger mais passé par l’école de Saint-Cyr, officier dans l’armée de terre et HEC Paris, habite Saint-Laurent-du Pont, en Chartreuse. Il est le candidat de la 1re circonscription de Savoie avec Pierre Parais, retraité du bâtiment et de la fonction publique de 66 ans. Un autre Pierre dit Paolo, patronyme italien qui rend bien plus hommage à son accent chantant du sud de la Botte, domicilié au Balcon-de-Belledonne, près des Adrets. A leurs côtés sur la 4e circonscription, Sonia Felfouli, 33 ans, mère de 4 enfants, de l’Isle d’Abeau et sa suppléante, Marina Malavassi, 52 ans, des Bauges, d’origine russe. « Nos parcours sont logiques, nous avions tous un peu les mêmes destins » , poursuit la référente. Ces quatre personnalités, novices, s’avancent vers une première échéance électorale avec entrain et appuyée par une solide base militante. « Notre base, justement, c’est le Frexit. Ces deux dernières années, nous avons pu constater que toutes les routes menaient à Bruxelles ». La souveraineté du peuple français est la première des priorités et cela passera par le départ de la France de l’Union européenne et de l’Otan « pour stopper la corruption » , assène Sonia Felfouli. A défaut de chercher à s’auto-suffire, une fois sortie des instances internationales, « la France pourra alors choisir ses dépendances sans quoi nous n’aurons pas les moyens de nos libertés. Aujourd’hui on nous impose des libertés que nous n’avons pas choisies, sans que le peuple n’ait été consulté » , reprend Pierre Lafargue. « Nous voulons la liberté pour tout le monde, qui s’accompagne invariablement de responsabilités. Il n’y aura pas d’assistanat avec nous, plaide Paolo. Liberté, égalité, humanité ».

Pierre Lafargue et Pierre Parais, candidats sur la 1re circonscription.
Sonia Lafargue et Marina Malavassi, candidates sur la 4e circonscription.

De l’industrie à l’agriculture, du Ric à la nationalisation des banques, de la retraite à 60 ans à la refonte de l’Education nationale, tout dans le programme des Patriotes tend à raffermir la souveraineté française. Jusqu’à la prise en compte du vote blanc qui est, selon eux, une prise de position à part entière.

Du monde au portillon

Jadis numéro 2 du FN puis du RN, Florian Philippot a depuis septembre 2017 rejoint l’ombre mais continue de partager des idées avec son ancien parti même si la rupture fut brutale. Tout comme Reconquête compose aujourd’hui avec de nombreux transfuges du parti mariniste. Tout comme Debout la France, allié au RN en 2017. Un morcellement de la droite très à droite qui éparpille un plus les voix au risque de perturber les électeurs, il n’y a qu’à se tourner vers la première circonscription qui voit s’affronter Manon Deruem (RN), Jean-Pierre Chauveau (sans étiquette, ex RN), Pierre Lafargue et Béatrix Millord (Reconquête), sur 13 candidats. Et surtout, nous voici face à autant de partis qui se revendiquent patriotes. « Tous s’en réclament, on nous prend même pour l’extrême-droite, au même titre que les autres alors que nous sommes bien souverainistes, tranche Pierre Lafargue. La Préfecture nous a classé comme droite souverainiste alors que nous sommes juste souverainistes. Point. Être patriote, c’est s’en donner les moyens, les autres ne parlent pas de quitter l’UE ou l’Otan, les autres ne cherchent pas à être indépendants vis-à-vis de ces institutions ». « Nous défendons des convictions défendues par personne. La France a changé » , ajoute Sonia Felfouli.

Inscrits pour la première fois sur une élection « un quart locale, aux trois-quarts nationale » , les quatre représentants Patriotes se font les messagers d’un projet démocratique global, sans tyrannie sanitaire, où la parole sera rendue au peuple, tel que décrit dans leurs documents de campagne. « Nous souffrons, car en face, nous avons des gens déconnectés de la réalité, explique Sonia, dont l’histoire personnelle évoque l’errance des personnes éjectées des systèmes d’aides. » Je vis dans un HLM délabré, et encore, moins délabré que les autres. J’élève seule mes enfants, j’ai gardé des enfants à domicile mais connaissant ma situation précaire, de nombreux parents ne prenaient même pas la peine de me payer« . Son projet de création d’une micro-crèche tombera à l’eau. De cette précarité est née une colère qui ne la quitte plus désormais. Elle, la musulmane cohabitant avec Marina la Russe, un tandem au cœur de l’actualité nationale et internationale, une curiosité de plus à accrocher sur le fronton de ces élections décidément hors normes. » On réclame de la justice sociale, renchérit-elle, parce qu’à un moment, on ne s’en sort jamais«.

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2 commentaires

Maxime

12/06/2022 à 16:21

Franchement avec la tête de Sonia Felfouli qui fait la gueule sur le prospectus’ cela ne donne pas envie de voter pour elle ce qui est mon cas
Un petit sourire ne coute pas cher et change le visage d une personne

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Claude Savoyard

16/06/2022 à 16:21

Bonjour.
Eh bien moi je trouve Madame Felfouli très jolie, pas besoin d'agrémenter davantage, si j'avais beaucoup d'années en moins je tâcherais de la contacter et de la connaître ! ;-)
Ceci dit je la trouve bien trop jolie et trop jeune pour faire de la politique !
Que va-t-elle donc faire dans un tel panier de crabes ?
Si elle est honnête et sincère (ce que j'espère profondément) elle se fera bouffer par tous les opportunistes et par toutes celles et tout ceux qui n'ont qu'un seul but, se remplir les poches.

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