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Chambéry : Jean-François Coulomme de tous les combats

Par Jérôme Bois • Publié le 10/10/22

Semaines décisives pour la Nupes avec en point d’orgue, la grande marche contre la vie chère et l’inaction climatique, dimanche 16 octobre, co organisée par la Nupes et la France Insoumise. A huit jours de cette échéance qui déterminera de la vigueur du mouvement contestataire imposé par la nouvelle union populaire, Jean-François Coulomme inaugurait sa permanence chambérienne. Occasion pour lui de donner le ton sur le passé, le présent et le futur du débat public, au local comme au national. Avec ses mots à lui.

Le mercredi, ce sera sans rendez-vous, « comme les médecins sauf que moi, je ne vais pas vous soigner grand-chose » , ironise l’intéressé. Les mardis et jeudis, sur rendez-vous, par contre, sous réserve qu’il n’y ait pas de séance parlementaire au menu. Ce sera au 14 faubourg Maché, à Chambéry et le député de la 4e circonscription a tenu à faire les choses en grand, samedi 8 octobre, lors de l’inauguration dudit local : une soixantaine de personnes, un grand buffet, de la musique et de grands espoirs dans cette nouvelle union symbolisée par un quasi inconnu sur la scène publique, un homme que personne n’attendait et qui siège aujourd’hui aux côtés des Alexis Corbière, Danièle Obonno, Clémentine Autain… La vie de Jean-François Coulomme* a basculé un soir de juin, le 19 précisément, quand, à plus de 22h se dessinait enfin sa victoire, courte, devant le sortant Patrick Mignola. Et pourtant, sa mine sereine tranchait, à l’époque, avec la tension que trahissaient ses suiveurs.

« Le Lyon – Turin, un projet illégal »

Depuis, on l’a vu de partout, d’abord auprès des éboueurs en grève de Grand-Lac, début juillet, en plein Musilac. « Marina Ferrari s’était offusquée que je marche sur ses plates-bandes mais moi, je suis député de la nation, je vais donc partout et je suis allé partout » , souriait-il, comme imperméable aux esprits chagrins qui lui reprochent de souffler sur toutes les braises, ici ou ailleurs. Applaudissements nourris. Puis on l’a vu manifester aux côtés des anti Lyon-Turin le 30 août, ceux qui avaient bloqué le chantier. « On a fait un sitting pour dénoncer un projet rempli de mensonges, notamment sur l’eau. Le Lyon-Turin reste sur ce point un projet illégal » , a-t-il insisté, même si là aussi, le député était bien loin de sa circonscription. Ensuite, il s’est « battu pour les deux Ehpad » , Ma Joie et la Calamine, propriétés de Cristal Habitat, battu contre « ces mécanismes de spéculation qui se sont mis en œuvre » , un projet de revente des murs « tellement scandaleux qu’un élu de la droite chambérienne a même écrit une lettre pour le dénoncer à son tour » (lire les articles des 30 août et 16 septembre 2022) « On a ensuite soutenu la grève de Kéolis, la semaine passée » , ayant largement perturbé les transports en commun du réseau Synchro bus, avant de prendre la route, le 9 octobre, pour La Clusaz, en Haute-Savoie, afin de manifester auprès des opposants à la retenue collinaire de Beauregard, alimentée « par des eaux de pompage et non de ruissellement » , soulignait le député.

« Nous sommes le modèle alternatif »

De tous les combats, sur tous les fronts, Jean-François Coulomme. Il n’hésite pas, à l’instar de ses camarades de l’Hémicycle, à sortir les griffes à l’encontre de la majorité présidentielle réduite à un statut de minorité dans le langage commun des Nupes. « Dès le premier jour, rappelait-il, ça a été un combat, on voit de véritables lignes de fracture dans leur camp » , où l’on passe le plus allègrement de « la Macronie la plus molle à la Macronie la plus dure ». « Le Parlement, c’est un lieu où l’on parlemente, l’idéal, me disais-je, pour quelqu’un de bavard, comme moi… Je me suis trompé. Aucun débat n’est possible. On se heurte à un mur à chaque fois. L’avenir promet d’être saignant pour les retraités, pour les enseignants, les chômeurs, les jeunes etc. On essaie pourtant de les interpeller sur tous ces sujets mais on se heurte à chaque fois à un mur aussi imbécile qu’injuste ». Récemment, le 6 octobre, sur Emmanuel Macron, il écrivait ce tweet : « J’ai un temps imaginé que le monarque avait choisi, comme outils pédagogiques d’incitation à la révolte et à l’émancipation, d’infliger au peuple sa cruauté et son mépris. Puis je me suis souvenu que ce phare de l’intelligence politique n’était ni prof ni philosophe mais banquier ». C’est pourquoi il promet de « repartir à l’attaque » , dès cette semaine. Quant aux rumeurs de dissensions au sein de la Nupes, depuis notamment les tweets de Jean-Luc Mélenchon, sur l’affaire Quatennens, depuis les sorties de Fabien Roussel, les affaires d’agressions sexuelles, « du pipeau » , balaie-t-il.

Au sein du groupe, « l’ambiance est formidable. Par exemple, je vois et j’admire quelqu’un comme Louis Boyard défendre bec et ongles les étudiants ! » Sur tous les fronts, on vous dit ! 2023 sera l’année du projet de loi de finances mais aussi du projet de loi de finances de la Sécurité sociale et là encore, Jean-François Coulomme promet des blocages : « Euuuh, comment dire… Ça va être terrible ! Tout est calculé, fait exprès, pour dissuader les gens de se battre ». L’enseignement et la santé ? « Pour ceux qui en auront les moyens seulement ». Il ose même évoquer « une crétinisation des masses populaires » voulue par ses adversaires politiques. « Ils veulent nous rendre cons et à genoux ».

Dimanche 16 octobre, la grande marche organisée contre la vie chère et l’inaction climatique sera l’événement majeur de cette fin d’année, un indicateur aussi, de la force du courant de pensée de la FI et de la Nupes. « Nous sommes un modèle alternatif à ce qui est proposé par la minorité présidentielle. Il faut y venir : il y sera question de l’augmentation du niveau de vie, de la défense des services publics et de la défense de l’environnement ! Je rappelle que cette marche est transpartisane » , concluait Jean-François Coulomme. La soirée pouvait s’étirer dans la joie et le mors aux dents, dans la perspective de futures joutes parlementaires qui promettent d’être sacrément engagées.

* Retrouvez ici le portrait de Jean-François Coulomme, en date du 31 mai 2022.

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