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Chambéry : deux ans ont passé pour la majorité

Par Jérôme Bois • Publié le 05/07/22

Pour célébrer les deux ans de l’arrivée d’une majorité nouvelle et plurielle à Chambéry, une réunion publique plénière (suivie de trois tables rondes) était organisée salle de Mérande. Pour rendre compte de ce qui a été réalisé en 24 mois, de ce qu’il reste à accomplir et pour dresser un état des lieux après deux années marquées par le Covid et des héritages pesants.

« Nous avons eu des premiers pas perturbés », dira Thierry Repentin dans son propos liminaire. Perturbés par un lourd héritage, tout d’abord, « que nous ne pensions pas avoir à gérer » qu’il énuméra en ces termes : des employés en intérim sur des postes-clés, des cadres court-circuités, une grande désorganisation des services, l’absence d’un service de communication propre à la mairie mais mutualisé avec l’agglomération, certains dossiers « majeurs » portés par des élus et non par les services, des décisions prises « sans base légale » , des dossiers sur lesquels « l’intérêt des Chambériens n’était pas suffisamment défendu » …

Thierry Repentin et Aurélie Le Meur

Autant de griefs adressés à l’ancienne majorité qui, elle-même, n’avait pas été tendre lorsqu’elle organisa, il y a deux mois, sa propre réunion des deux ans (lire notre article du 15 mai). Le maire adressa également une pique à son collègue président de Grand Chambéry, Philippe Gamen, avec qui les relations sont plus que fraîches : « Nous aurions aimé être plus soutenus par l’intercommunalité mais il y a eu des alliances entre le monde rural et des options politiques qui n’étaient pas les nôtres, ce qui nous handicape car l’agglo gère des services importants pour les habitants ». Pour mémoire, le président de Grand Chambéry nous avait révélé, lors d’un entretien accordé en octobre 2021, que Thierry Repentin « ne [le] reconnaissait toujours pas (…) J’ai du coup subi des attaques en règle, les accords d’équilibre fixés par le pacte de gouvernance volaient en éclat. Il a été virulent en tête-à-tête » , nous rapportait-il à l’époque. Entre les deux principales collectivités, les désaccords ne sont désormais même plus cordiaux, un constat que Xavier Dullin avait amèrement regretté, le 13 mai dernier.

La pêche au gros

Les premiers coups ayant été portés et les deux ans de mandature introduites, place aux faits. « Il a fallu aller chercher des partenaires » pour participer au financement de grands projets, selon lui, pas suffisamment soutenus. Ainsi, pour le stade, « facturé 11 millions d’euros mais qui devrait plutôt en coûter 22 millions hors taxe » , la rénovation urbaine des Hauts de Chambéry « au sujet de laquelle, la ville a été plutôt modeste dans la recherche de subventions » , il lui a fallu aller à la pêche au gros. « En tout, nous sommes allés chercher pas moins de 35 millions de subventions depuis le début du mandat, se satisfaisait-il. Si l’on veut avancer à Chambéry, on doit collecter des financements nationaux ». Car la crise sanitaire est passée par là, elle a été chiffrée, « 4,5 millions en moins dans les caisses de la ville entre les pertes de recettes, les dépenses supplémentaires et les heures supplémentaires. Nous avons dû ouvrir en urgence un centre de vaccination au Manège, le premier du département, sur les seuls deniers de la ville avant qu’il ne soit déporté sur Savoiexpo. Nous pensions être sortis de tout cela et là, nous nous apprêtons à devoir assumer les conséquences de décisions nationales comme la valorisation du point d’indice des fonctionnaire, ce qui est une très bonne chose en soi mais qui va nous coûter 1,5 million d’euros en plus chaque année. De la même façon, la crise ukrainienne a provoqué la hausse de certains postes de dépenses » , énergétiques, en premier lieu. L’augmentation de la fiscalité (lire notre article du 15 mars) sur le foncier bâti, destinée, au préalable, à « soutenir l’activité économique de la ville » aura moins vocation à réaliser des investissements qu’à « régler des choses qui s’imposent à nous ». De l’imprévu, toujours…

Une feuille de route à tenir

Malgré tout, les enjeux des quatre prochaines années ne sont nullement remis en cause, la programmation pluriannuelle d’investissements, fruit d’arbitrages, de priorisation et de décisions prises « de manière collégiale » , insistait Aurélie Le Meur, 1re adjointe, demeure selon la feuille de route établie. Ainsi démarreront dans quelques semaines les travaux d’aménagement de l’avenue des Ducs « qui laisseront plus de place aux cycles, aux piétons et aux transports en commun » et la requalification des espaces associatifs sur les Hauts de Chambéry. L’enveloppe GER (gros entretien et rénovations) s’élèvera à 4 millions d’euros par an et la baisse de la dépense énergétique du patrimoine communal. On peut ajouter encore des projets en cours comme la végétalisation de la ville, le réaménagement d’espaces publics ou le renouvellement des bornes d’accès aux zones piétonnes… Enfin, 350 000 euros pendant trois ans vont être alloués à la ville pour le programme « cités éducatives » dont elle est lauréate. Il s’agit d’un programme visant « à dynamiser les quartiers prioritaires de la ville (QPV) au travers d’une mobilisation autour de l’enjeu éducatif coordonnée par la préfecture, les services académiques et les collectivités territoriales ». Chambéry fait donc partie des bientôt 200 programmes lauréats. Parallèlement, poursuivait Aurélie Le Meur, « il a fallu reconstruire une administration pour un meilleur fonctionnement possible, nous disposons d’une direction générale des services enfin au complet, nous avons démutualisé la direction de la communication avec l’agglomération et restructuré nos mairies de quartiers ».

Au terme de cette présentation, trois tables rondes se sont formées autour des thèmes suivants : « ville inclusive, animation de la vie sociale, culture et économie », « solidarités, démocratie locale, vie associative, mobilités, sécurité et tranquillité » et « transition écologique, sport, éducation, urbanisme et habitat », ce dernier groupe ayant été pris d’assaut par le plus gros de la centaine de personnes présentes dans le public. Des échanges d’une heure environ entre élus et citoyens pour des discussions à bâtons rompus.

Deux ans jour pour jour après avoir pris la ville en main, cette majorité avait dont des choses à dire et des comptes à rendre…

Tous les commentaires

1 commentaire

PAUL DUPRAZ

05/07/2022 à 20:54

A part partir en guerre contre le président de Grand Chambéry et augmenter les impots des chambériens, qu'y a t-il de concret dans ce bilan ?

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